Politique et société

Crise agricole : JA et FNSEA appellent à la mobilisation

En octobre 2023, les agriculteurs déclenchaient un mouvement d’ampleur national pour faire part de leur ras-le-bol. Mardi 22 octobre, lors d’une conférence de presse commune, les syndicats Jeunes Agriculteurs et FNSEA ont annoncé le retour de la mobilisation dès la mi-novembre. 

JA et la FNSEA ont tenu une conférence de presse mardi 22 octobre.

Dans un contexte particulièrement tendu, les syndicats JA et FNSEA ont annoncé la reprise des mobilisations dès la mi-novembre. Confrontés à de multiples problématiques qu'ils jugent toujours non résolues, le secteur agricole est à bout. L'élément déclencheur de cette situation est la possible ratification de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), perçue par les agriculteurs français comme une provocation de trop. Cet accord, qui pourrait être ratifié prochainement à Bruxelles, est perçu comme une menace directe par les agriculteurs français. « Ce qui a fait déborder le vase, c’est le sujet du Mercosur », a affirmé Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs. Les producteurs dénoncent une concurrence déloyale en raison des différences considérables entre les normes environnementales et sanitaires qui s’appliquent en Europe et celles actives en Amérique latine.

Les agriculteurs dénoncent l’incohérence des politiques européennes, qui favorisent ces accords tout en leur imposant des restrictions sévères sur l'utilisation des pesticides et autres réglementations environnementales. « Avant les élections, tous les pays étaient d’accord sur ce sujet, mais aujourd’hui c’est le retour de l’incohérence européenne », a fustigé Arnaud Rousseau.
Invitée sur Sud Radio, mercredi 23 octobre, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard s’est déclarée « absolument hostile » au Mercosur.

Des revendications multiples

Si l'accord du Mercosur a allumé la mèche, les revendications des agriculteurs couvrent plusieurs autres thématiques de premier plan. « À court terme, nous avons besoin de réponse sur la crise sanitaire en cours », a prévenu Pierrick Horel. À cela s’ajoutent les revendications récurrentes en lien avec la simplification administrative, la gestion de l’eau et les demandes de soutien à la trésorerie.
« Chez JA c’est le réseau qui décide et aujourd’hui ce réseau nous dit que le compte n’y est pas et que nous devons mettre la pression », a rapporté Pierrick Horel.

« On est prêt à aller loin pour que nos revendications soient entendues »

Si les mobilisations de l'an dernier avaient déjà eu un impact notable à l'échelle nationale, les actions à venir pourraient prendre une envergure encore plus importante. « On est prêt à aller loin pour que nos revendications soient entendues », a déclaré Arnaud Rousseau, mercredi 23 octobre sur RTL. Bien que les travaux agricoles soient actuellement prioritaires, certains départements ont déjà commencé à se mobiliser. C'est le cas des jeunes agriculteurs de la Gironde, qui ont organisé des actions sur des ponts du département, ainsi que de ceux de la Vienne, qui ont tenu une manifestation devant un cimetière pour symboliser la mort de l'agriculture.