Mobilisation nationale : un « acte 1 » pour défendre l’agriculture française
Les agriculteurs français se sont fortement mobilisés les 18 et 19 novembre pour dénoncer l’impact désastreux du Mercosur sur leur profession, à l’occasion du G20 au Brésil. Entre actions symboliques et déclarations alarmantes, ce premier « acte » marque le début d’une contestation d’envergure contre des politiques jugées incompatibles avec l’avenir de l’agriculture française.
Comme l'avaient annoncé lors de leur conférence de presse du 13 novembre dernier Jeunes Agriculteurs (JA) et la FNSEA, les agriculteurs français se sont massivement mobilisés les lundi 18 et mardi 19 novembre. Aux quatre coins du pays, des actions variées et symboliques ont rythmé ces deux journées de protestation, marquant ce que les syndicats ont baptisé « l’acte 1 » de leur mobilisation. Entre opérations de paillage, feux de la colère, distribution de tracts et barrages filtrants, les initiatives ont été nombreuses pour interpeller le grand public et les décideurs politiques sur la crise que traverse l’agriculture française.
Ces premières manifestations ne sont pas survenues par hasard. Les dates du 18 et 19 novembre coïncidaient avec la tenue du G20 au Brésil, où figurait à l’ordre du jour un sujet particulièrement sensible pour les agriculteurs : le Mercosur. Cet accord commercial entre l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique du Sud cristallise depuis plusieurs années les inquiétudes des professionnels de l’agriculture, qui redoutent une concurrence déloyale avec des produits importés ne respectant pas les mêmes normes environnementales, sociales et sanitaires.
« Nous sommes ici pour manifester contre le Mercosur. Ce dernier a été la goutte d’eau. S’il passe, c’est la fin de l’agriculture française », a déclaré Fabien Bourgueil, président des Jeunes Agriculteurs du Loir-et-Cher, lors d’une mobilisation locale. Il a également souligné l’ampleur de l’engagement des agriculteurs : « Compte tenu du nombre d’agriculteurs présents dès cette première journée, et malgré le fait que certains n’aient pas encore terminé leurs travaux dans les champs, on peut dire que cela concerne tout le monde. »
Cette mobilisation prend une signification particulière dans un contexte de mécontentement croissant au sein du monde agricole, marqué par une crise des revenus ou encore une pression environnementale accrue.
Avec l’appui des jeunes agriculteurs de toutes les régions de France, JA Mag a pu recueillir de nombreuses photos et témoignages venant illustrer ces premières journées d’action. Les images montrent des agriculteurs déterminés, exprimant leur colère mais aussi leur inquiétude pour l’avenir de leur profession.
Ce n’est cependant que le début d’un mouvement plus large. JA et la FNSEA ont promis de maintenir la pression sur le gouvernement de Michel Barnier, et de poursuivre les mobilisations tant que des réponses concrètes ne seront pas apportées à leurs revendications. Ces premières journées ont ainsi servi à poser les bases d’un rapport de force qui pourrait s’inscrire dans la durée.