Politique et société

Urgence agricole, entre attente et promesses

Le jeudi 3 octobre, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a profité de sa venue au Sommet de l’Élevage pour dévoiler plusieurs mesures visant à soutenir le secteur agricole, en proie à des difficultés sanitaires et économiques.

Annie Genevard, la nouvelle ministre de l'agriculture dans les allées du sommet de l'élevage.

Concernant la lutte contre les maladies animales, Annie Genevard a mis en avant des actions concrètes pour protéger les élevages français. « La vaccination sera gratuite et prise en charge par l’État pour toute la filière ovine », a-t-elle annoncé.

Afin de contenir la propagation de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE), un cordon sanitaire sera également mis en place. Par ailleurs, les éleveurs ayant subi des pertes d'animaux à cause de ces maladies seront « rapidement » indemnisés, une mesure qui s'inscrit dans le prolongement des programmes du Fonds de mutualisation sanitaire et environnementale (FMSE). « L'État prendra en charge 65 % des dépenses liées à ces indemnités », a précisé la ministre.

Un fonds d’urgence a également été créé pour soutenir spécifiquement les éleveurs victimes du FCO-3, un virus particulièrement virulent. Lors de sa venue le vendredi 4 octobre, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 75 millions d’euros pour indemniser les propriétaires de troupeaux touchés par le sérotype 3. « L’annonce de 75 millions d’euros par Michel Barnier est une première avancée, mais cette enveloppe ne doit pas rester fermée, car, soyons clairs, elle ne suffira pas à faire face à toutes les pertes de cette crise sanitaire que la FNSEA évalue à 150 millions d’euros », a insisté Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

Prêt garanti par l’État

En visite dans les allées, le Michel Barnier a également abordé la question des prêts garantis par l'État (PGE) pour aider au plus vite les agriculteurs impactés, une demande formulée par les syndicats majoritaires.

Le Premier ministre a annoncé la prolongation et l'assouplissement des conditions d'accès à ces prêts pour les agriculteurs. « Avec les banques disponibles, il y en a beaucoup qui sont partenaires du monde agricole, nous allons organiser ce dispositif de prêts à taux garantis par l'État pour les exploitations qui en ont besoin », a-t-il assuré.

Les bénéficiaires, les critères d'attribution et l'enveloppe des prêts garantis par l'État restent encore à définir. Le gouvernement s'est engagé à en discuter avec les syndicats.

Volonté de reprendre la loi d’orientation agricole

Sur le sujet de la tant attendue loi d’orientation agricole (LOA), Michel Barnier a annoncé une reprise de l’examen du texte « en janvier 2025 ». « Je suis rassuré de voir que notre travail de concertation de ces deux dernières années sur le PLOA ne partira pas dans les oubliettes parlementaires, avec l’annonce de la reprise du processus législatif là où il s’était arrêté en juin dernier. » a réagi Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs dans un communiqué du vendredi 4 octobre.