« Nous attendons encore la véritable mise en place de la Loi Egalim »
Avec près de 115 000 visiteurs, le Sommet de l’élevage, qui se termine aujourd’hui, représente un véritable temps fort pour les acteurs de la filière. Jocelyn Dubost, président de JA Aura s’est livré au JA mag sur les inquiétudes de la profession et sur les revendications adressées au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
Quelles sont les principales problématiques rencontrées par le secteur de l’élevage ?
La première est la rémunération, nous attendons encore la véritable mise en place de la Loi Egalim. Aujourd’hui elle est votée, mais tout le monde s’assoie dessus. Plus localement, nous avons des problèmes tels que la prédation qui mettent en détresse un grand nombre d’éleveurs. Aussi, l’accessibilité des fermes est une vraie source d’inquiétude en région Auvergne-Rhône-Alpes. Car, pour s’installer il faut des capitaux conséquents. Et il faut, je le redis, donner de la confiance aux jeunes pour qu’ils décident de s’installer.
Lors de sa visite, Marc Fesneau est passé par le stand JA. Qu’est-ce que vous lui avez dit ?
Nous lui avons demandé des actes de confiance. Dans notre région, il y a de l’avenir pour l’installation des jeunes, mais il faut que l’État, les politiques publiques s’engagent en faveur du renouvellement des générations en garantissant de la rémunération. Nous l’avons dit au ministre, il est important de redonner des gages aux jeunes pour qu’à terme, ils puissent reprendre des exploitations.
Est-ce qu’il vous a rassuré sur ces points ?
Non pas du tout ! Il y avait très peu d’engagement de sa part. Nous avons eu l’image d’un ministre démuni qui n’osait pas faire d’annonce avant la venue, demain, du ministre de l’Économie. Comme s’il n’était pas moteur et qu’il subissait les volontés des autres ministères.
Le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire devrait justement annoncer des mesures, qu’attendez-vous ?
Nous attendons de le rencontrer et de parler avec lui des positions qu’il a pu avoir et qui vont à l’encontre de notre système agricole. Nous allons aussi lui rappeler qu’il est hors de question que l’agriculture devienne une variable d’ajustement pour faire baisser l’inflation. Il ne faut pas qu’il oublie que nos exploitations aussi sont touchées par l’inflation !