Sommet de l’élevage : Marc Fesneau tente de rassurer la profession
Le grand rendez-vous de l’élevage a ouvert ses portes, mardi 3 octobre, à Cournon-d’Auvergne. L’occasion pour les professionnels de se retrouver pour échanger des enjeux de la filière et de découvrir les dernières nouveautés.
C’est en plein cœur de la chaine des puys, à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand que le grand rassemblement de l’élevage fait son grand retour. Durant quatre jours, les professionnels auront l’occasion de parler de l’avenir de la filière. « J’ai laissé mon troupeau pour pouvoir être là », explique Daniel, éleveur bovin dans la Nièvre. Quand on lui demande quelle est la plus grosse difficulté pour les éleveurs aujourd’hui, la réponse ne se fait pas attendre : « C’est sans aucun doute le renouvellement des générations. Dans mon département j’ai beaucoup d’amis qui partent à la retraite et leur exploitation n’est pas reprise. C’est quand même triste et c’est du jamais vu. » En ce qui le concerne, cet agriculteur de 62 ans n’a plus de souci à se faire. « J’ai de la chance, mon fils est en BTS agricole et il compte bien reprendre l’exploitation. Mais, il va falloir les aider les jeunes ! », souligne-t-il.
C’est avec ces interrogations le plus souvent mêlées d’inquiétude qu’ils étaient nombreux à venir écouter le ministre de l’Agriculture. Ce dernier a annoncé un accompagnement à hauteur de trois millions d’euros pour « une meilleure communication sur ce qu'est le rôle de l’élevage français et ses apports ». Une enveloppe de 20 millions d’euros devrait être ajoutée pour faire face aux risques sanitaires. Le ministre est également revenu sur une adaptation en matière fiscale qui devrait être annoncée prochainement par le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire. Marc Fesneau a rappelé dans le cadre du PLOAA : que « l’État flèchera vers l’élevage 400 millions d’euros de prêts garantis » pour permettre de financer des projets d’installation ou des investissements innovants.
Une jeunesse concernée
Le ministre de l’Agriculture s’est prêté au jeu des questions-réponses à l’occasion d’une rencontre organisée avec des étudiants des lycées agricoles. Quels accompagnements mettre en place pour face au dérèglement climatique, aux contraintes économiques, et pour améliorer le parcours à l’installation, l’éducation et la formation, tels ont été les principaux sujets abordés par les lycéens. Marc Fesneau s’est voulu rassurant en réaffirmant sa volonté d’accompagner au mieux les agriculteurs d’aujourd’hui et de demain.
Un manifeste qui revendique l’élevage français
La visite du ministre a aussi été l’occasion pour les professionnels de l’élevage de présenter un manifeste pour la reconnaissance du modèle français. « Il a été fait avec les associations spécialisées de l’élevage, la FNSEA, JA et les producteurs. Suite à certaines décisions politiques, nous nous sommes sentis attaqués et il était important d’interpeller le ministre. Près de 1000 élus l’ont déjà signé dont parmi eux: des parlementaires, des maires, des conseillers régionaux et généraux », a expliqué Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB).
L'intervention du ministre sur le Sommet va dans le bon sens. Il est maintenant important que les actes suivent, il ne faut pas que des accords internationaux viennent poser des difficultés. Notre modèle doit être favorisé, aussi bien sur le plan environnemental que social. C’est indispensable pour que les jeunes qui veulent s’installer aient des perspectives tout en ayant des prix soutenus.
