« À nous les jeunes de nous mobiliser pour rester présents. »
Rencontré au Sommet de l'élevage, Sandy Billon est un jeune éleveur vendéen de race limousine venu parler avec fierté de son métier. Près de 115 000 visiteurs sont venus fouler cette année les allées de ce grand rendez-vous de l'élevage déroulé à Cournou-d'Auvergne du 4 au 6 octobre.
En plein milieu d’après-midi, au deuxième jour du Sommet, un attroupement se crée dans le hall des vaches à viande. Un monceau de journalistes tente de se frayer un chemin dans une des allées principales. Armés de micros, appareils photo et autres caméras, ils suivent une énième personnalité politique qui déambule entre les vaches à la rencontre des éleveurs. Au milieu de cette foule, un jeune homme se tient fièrement près d’une bête. Il s’agit de Sandy Billon, 28 ans, éleveur à Vairé en Vendée. Il est venu sur l’événement pour y présenter sa vache, Salopette.
Installé en Gaec hors cadre familial il y a quatre ans, le jeune homme présente un parcours qui sort quelque peu de l’ordinaire. « J’ai commencé par être salarié agricole sur un Gaec familial appartenant à un couple et leur fils. Quand les exploitants ont pris leur retraite, le fils m’a proposé de m’associer à lui pour assurer la continuité de l’élevage. Je connaissais très bien l’exploitation alors j’ai accepté », se remémore-t-il.
« C’est une grande fierté ! »
À Cournon, Sandy est venue avec une femelle de race limousine. « C’est une grande fierté ! Nous sommes les seuls vendéens à présenter une bête qui est née sur l’exploitation. Je suis tout de même un peu intimidé, car nous sommes à côté de grands noms de la profession », s’est confié l’éleveur. Pendant les quatre jours, il a pris soin de mettre son animal dans les meilleures conditions. Entre le brossage, le nettoyage et l’alimentation, Sandy n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Sans oublier le public, très intéressé, qui s’arrêtait pour le questionner sur son métier. Mais, que serait le Sommet de l’élevage sans ses concours ? « Nous avons participé à un concours, je suis très content, car nous avons fini sixième sur 25. C’est un très bon résultat ! », s’est-il félicité.
« Foncer et ne jamais se décourager ! »
Ce moment à la rencontre des visiteurs reste une parenthèse dans la vie de Sandy. Bien que passionné, le jeune homme est réaliste : « Quand je me suis installé, il y a quatre ans, j’étais vraiment positif. Je me rends compte aujourd’hui que c’est de plus en plus dur de faire de l’élevage. Entre le dernier rapport de la Cour des comptes et les prises de position qui nous font passer pour des pollueurs, c’est compliqué. Politiquement, nous ne nous sentons pas épaulés. » Ce n’est pas pour autant que le jeune agriculteur baisse les bras, au contraire. « À nous, les jeunes de nous mobiliser pour rester présents. Il faut foncer et ne jamais se décourager ! »