Réserve d’eau saccagée : la profession agricole dénonce des actes intolérables
La retenue d’eau de Cram-Chaban située au nord du département de la Charente-Maritime a été saccagée et vidée par des militants anti-bassines rassemblés le samedi 6 novembre. JA, FNSEA et Irrigants de France condamnent fermement ces exactions appelant les pouvoirs publics à poursuivre les auteurs des faits.
Après la retenue de la Laigne (Charente-Maritime) vandalisée en septembre dernier, c’est au tour de celle de Cram-Chaban dans le même département de faire les frais des militants anti-bassines, recensés entre 1 500 et 2 000, et regroupés au départ dans le centre-ville de la commune de Mauzé-sur-le-Mignon dans les Deux-Sèvres. Repoussés par les forces de l’ordre lorsqu’ils ont voulu rejoindre la retenue d’eau en cours de construction de Mauzé-sur-le-Mignon, ces derniers ont alors décidé de s’attaquer à celle de Cram-Chaban.
« Tout le monde est abattu, dégouté, on ne sait pas trop à quoi s’attendre maintenant. On exige une réponse forte de l’État », réagit Pierre-Clément Casagrande, président JA de Charente-Maritime, qui estime les dégâts entre 400 000 et 500 000 euros.
Le matin, près de 500 agriculteurs JA et FNSEA s’étaient mobilisés pacifiquement sur le site de la retenue d’eau de Mauzé-sur-le-Mignon, afin de protéger le lieu et revendiquer les multiples intérêts apportés par ce type de projet.
« Les réserves d’eau de substitution permettent de limiter les prélèvements dans les nappes phréatiques l’été lorsque les niveaux sont critiques en pompant l’eau l’hiver et en la stockant. C’est du bon sens ! », analyse Thomas Gaillard, président JA des Deux-Sèvres.
« Ces retenues garantissent l’irrigation des productions, qui derrière assurent l’autonomie fourragère pour les éleveurs, permettent de développer de meilleures variétés à travers la multiplication des semences dans un contexte de réchauffement climatique, de soutenir des projets maraîchers, etc. », abonde Pierre-Clément Casagrande.
Au vu de la hausse des attaques contre des projets d’irrigation ces dernières semaines, la profession agricole a partagé, dans un communiqué du 9 novembre, sa détermination à ce que justice soit faite, en appelant « avec force, les pouvoirs publics à condamner fermement ce type d’actions ».
La retenue d’eau de Mauzé-sur-le-Mignon est la première en cours de construction d’un projet de 16 bassines au total.