La souveraineté alimentaire à l’agenda des Français
Le 18 mai de 9h30 à 13h se déroulera un événement à dimension nationale dédié à la souveraineté alimentaire. Organisé par les membres du Conseil de l’agriculture française (Caf) en partenariat avec le Ceneca, ce « Grand rendez-vous » sera marqué par la participation en direct du président de la République.
« L’objectif de cette journée est de coconstruire avec les citoyens une feuille de route à horizon 25-30 ans pour donner de la perspective. Derrière l’enjeu de la souveraineté alimentaire, c’est bien la place des jeunes qui est posée, mais aussi de la résilience et de l’autonomie des exploitations face au dérèglement climatique, face à des crises d’ordre sanitaire, économique et social », souligne Samuel Vandaele, président de Jeunes Agriculteurs à l'occasion d'une conférence organisée le mardi 11 mai.
À travers cet événement, les membres du Caf disent vouloir interpeler, faire prendre conscience les citoyens mais également les décideurs publics nationaux et européens de l’impérative nécessité de protéger les modèles agricoles et agroalimentaires des territoires, et de les rendre plus compétitifs.
100 % digital et interactif avec un casting de choix comprenant la participation exceptionnelle du président de la République Emmanuel Macron, l’événement est ouvert à tous (dans la limite de 10 000 connexions). Pour lire le programme et s'inscrire, rendez-vous ici.
Le constat qui alerte
« La souveraineté alimentaire est en danger. Les courbes sont dirigées vers le bas. Si rien n’est fait, la France sera importatrice nette dès 2023 », affirme Christiane Lambert, présidente du Conseil de l’agriculture française et de la FNSEA.
Avec un excédent commercial agroalimentaire de près de 8 milliards d’euros, la France reste le premier producteur européen agricole. Pour autant, la part de ses exportations comprises dans les exportations totales de la zone euro a baissé de 6 % (de 22 % à 19 %) entre 2001 et 2019 (source Caf).
Le Caf indique que les importations en provenance de l'Union européenne augmentent plus vite que les exportations françaises vers l'UE. « Le déficit se creuse particulièrement sur : les fruits, les légumes, les produits laitiers, le porc et la volaille ».
Les surfaces du verger français ont ainsi chuté de 7 % depuis 2010 (-29 % pour les pruniers, -19 % pour les pêchers). Situation semblable pour les légumes dont les surfaces ont dégringolé de 14 % entre 1997 et 2017 ; tandis que chez les voisins européens, elles ont crû (+25 % aux Pays-Bas, +40 % en Allemagne).
« L'enjeu est capital pour l'avenir de l'agriculture française » abonde Pascal Cormery, président de la CNMCCA.
En lieu et place du traditionnel Salon porte de Versailles, la semaine de l'agriculture animera les territoires du 13 au 24 mai. Pour connaître le programme des événements, cliquez ici.