JA et la FNSEA demandent la tenue d’un « Varenne des normes et des contrôles »
À l’occasion des traditionnels vœux à la presse, JA et la FNSEA ont proposé la tenue d’un Varenne des normes et des contrôles d’ici le salon de l’agriculture afin d’« identifier les problématiques et que des décisions soient prises ».
Dans la lignée des propos du Premier ministre qui a appelé, lors de sa déclaration de politique générale, à « des actions dans un délai bref », JA et la FNSEA ont demandé la mise en place « d’un Varenne des normes et des contrôles » avant le Salon de l’agriculture. L’objectif est de réunir l’ensemble des services de l’État afin de traiter les problématiques spécifiques au secteur agricole. « Nous voulons identifier où sont très concrètement les problématiques, leur nature et que des décisions soient prises », a déclaré le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.
Cette proposition des deux syndicats majoritaires intervient dans un contexte qui s’est tendu de manière soudaine en raison des propos polémiques d’un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB) qui a comparé les agriculteurs à des dealers : « Aujourd’hui, on a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est de ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités pour empêcher le deal », a commenté l’intéressé sur la radio France Inter.
Ces déclarations ont provoqué un véritable tollé, y compris même au sein de l’OFB puisque le directeur a dit se désolidariser de ces propos affirmant qu’ils n’engageaient « en aucun cas l’établissement ».
« Je voudrais dénoncer de manière très claire et très ferme les propos qui ont été tenus. Cet agent de l’OFB s’est permis une comparaison honteuse ! C’est clairement un affront que fait l’OFB aux agricultrices et agriculteurs. JA et FNSEA demandent que plus aucun contrôle de l’OFB ne soit fait sur les fermes et ce, jusqu’à nouvel ordre », a réagi Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs.
Une année 2025 aux nombreux enjeux
À l’occasion de cette traditionnelle conférence de vœux adressée à la presse, les deux présidents sont revenus sur l’année difficile vécue par le secteur agricole tant sur le plan climatique que sanitaire, avant de dresser les principaux enjeux et rendez-vous 2025.
Le premier sera le Salon de l’agriculture, qui se tiendra à Paris dans six semaines, Au vu du contexte et des enjeux, cette édition relèvera (comme souvent) d’une saveur particulière. Et ce, alors même que les agriculteurs veulent que cet événement reste d’abord et avant tout une rencontre joyeuse avec le grand public.
Autre grand rendez-vous, le tour de France, qui va servir de formidable outil de promotion des métiers et de vitrine pour l’agriculture. « Nous voulons réaffirmer combien l’agriculture a besoin de talents », a souligné Arnaud Rousseau.
Toujours sur le plan national, JA et FNSEA ont rappelé la nécessité de construire une vision pour l’agriculture, qui passera par la nécessité d’un budget à la hauteur ainsi que des mesures d’urgence pour soutenir la trésorerie des exploitations.
Sur le plan international, les deux représentants disent être extrêmement vigilants à la place que prendra le commerce mondial au sein de l’Union européenne avec notamment le devenir du Mercosur.
« Nous aurons un rendez-vous important pour savoir comment l’Europe appréhende la question des échanges. » (Arnaud Rousseau)
En outre, les discussions sur le budget européen, qui alloue près de 30 % de ses fonds à l’agriculture, seront particulièrement scrutées.
La question de l’Ukraine et de son intégration dans l’espace communautaire sera également inscrite à l’agenda européen : « L’Ukraine a clairement exprimé son souhait d’intégrer l’Europe. Toutefois, la question de la réciprocité devra être abordée », a indiqué le président de la FNSEA.