Aux grands maux, les agriculteurs attendent de grands remèdes
Le chef du gouvernement a présenté, le vendredi 26 janvier à Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne), une première série de mesures axées sur le revenu, l'abandon de l'augmentation de la taxe sur le gazole non routier (GNR) et la simplification administrative. Cependant, à ce stade, aucune décision n'a été prise concernant la suppression de certaines normes environnementales et l'utilisation de pesticides, malgré les demandes urgentes des syndicats Jeunes Agriculteurs et FNSEA. Ces derniers annoncent qu'ils vont continuer à se mobiliser.
Gabriel Attal a fait preuve d'une grande réactivité en allant à la rencontre des agriculteurs en colère, accompagné du ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu. Face à eux, le Premier ministre a présenté 10 premières mesures de simplification pour lesquelles « une mise en œuvre immédiate est décidée », assure-t-il. Pour ce qui concerne le GNR, « l'arrêt de la trajectoire de hausse du gasoil non routier (GNR) et la hausse progressive de la taxation, prévue jusqu'en 2030, sont abandonnés ». Le chef du gouvernement, qui assume pleinement cette décision pragmatique. Selon lui, cela n'aura « aucun impact sur les finances publiques », car l'État s'était engagé à reverser les bénéfices de cette augmentation aux agriculteurs.
Sur la question de la taxation des produits pétroliers, demandée par les agriculteurs et rappelée par Arnaud Gaillot lors de son entretien sur Sud Radio, le chef du gouvernement a répondu favorablement en annonçant la « déduction de l'exonération sur la facture ». Il a expliqué en détail : « Lorsque vous recevrez votre livraison de carburant, la déduction sera effectuée immédiatement et l'État compensera les distributeurs. Ce système a été convenu avec les distributeurs de carburant », a-t-il précisé.
MHE : une indemnisation des frais vétérinaires à 90 %
Le Premier ministre a aussi annoncé une augmentation des allocations pour plusieurs aides d'urgence. Parmi celles-ci figure l'indemnisation des frais vétérinaires liés à la maladie hémorragique épizootique (MHE), qui sera désormais portée à 90 %, au lieu des 80 % annoncés le 19 janvier par le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau. Selon Gabriel Attal, ces aides pour la MHE atteindront un montant total de 50 millions d'euros, et « le dispositif sera mis en place d'ici le 5 février, ce qui constituera une première étape », étant donné que la maladie risque d'entraîner de nouveaux dégâts au printemps.
Par ailleurs, pour préparer l’avenir de l’agriculture, à l’occasion du Conseil européen du 1er février prochain, le président de la République a décidé de porter la demande de dérogation sur la conditionnalité de la PAC imposante sur les terres arables, 4 % d’infrastructure agroécologique et de jachères.
Pas question de lever le camp
Les agriculteurs ont été clairs dès le début de ces protestations : « pas question de rentrer chez eux sans réponses concrètes. » En soi, ils n’ont pas érigé près de 100 points de blocages, depuis plus de 10 jours, pour obtenir « de simples mesurettes ». À la suite de l'intervention du Premier ministre, des discussions ont eu lieu entre les deux syndicats qui ont initié les mobilisations, JA et FNSEA. Pour eux, même « si les annonces vont dans le bon sens, elles ne vont pas assez loin et trop de sujets n’ont même pas été évoqués. » Par conséquent, ils décident de maintenir la pression afin d'obtenir de véritables réponses !