Volaille : la CFA demande l’aide du Gouvernement au nom des éleveurs
Les filières avicole et cunicole françaises s’inquiètent des conséquences du Covid-19 sur leurs exploitations. La Confédération française de l'aviculture (CFA), branche spécialisée de la FNSEA, demande au ministère des mesures d’urgence pour les éleveurs.
Si les deux poids lourds de la volaille française (poulet et dinde représentent 87 % de la production nationale, selon l’interprofession Anvol) s’en sortent pas si mal de la pandémie, avec une reprise franche de l’activité, il en va tout autrement des plus petites filières. Le canard à rôtir ou foie gras (11 % de la production nationale), la pintade, et le pigeon souffrent.
« Pendant le confinement, (ces filières) ont vu entre 50 et 90 % de leurs débouchés se fermer brutalement provoquant l’augmentation considérable des volumes stockés et conduisant à l’allongement des vides sanitaires dans les poulaillers », expliquait dans un communiqué la CFA, le 7 septembre.
En canard par exemple, les éleveurs ont dû renoncer à mettre en place une bande de canetons (équivalent à un lot), ce qui revient à abandonner le quart de leur chiffre d'affaires annuel. Même situation dans la filière cunicole où les éleveurs n’ont pas d’autre choix que de réduire leur production pour permettre aux opérateurs d’écouler les stocks.
Ces filières subissent les conséquences de la fermeture de la restauration pendant les deux mois du confinement partout en France. Des conséquences qui pourraient durer, parce que « le contexte sanitaire actuel, les restrictions mondiales de déplacement, la généralisation du télétravail, ne laissent pas augurer une reprise massive de la consommation hors foyer », précise la CFA dans ce même communiqué.
Élevage et société : faire baisser la pression
Aussi la Confédération demande deux choses. À l’adresse du Gouvernement, elle réclame « la mise en place d’aides d’urgence pour les éleveurs les plus en difficulté (car) bon nombre d’éleveurs risquent de mettre la clé sous la porte s’ils ne sont pas accompagnés pour passer ce cap difficile ». La seconde requête de la CFA est plus structurelle. Elle porte sur « la revalorisation systématique » du prix payé aux éleveurs quand ils s’engagent dans un mode de production répondant aux attentes sociétales. « Dans le contexte très tendu sur le terrain, où les trésoreries sont exsangues et le moral pas très haut, poursuit la CFA, la pression constante (…) sur la nécessaire montée en gamme de l’élevage français n’est plus supportable. »
Et ce d’autant plus que les éleveurs avicoles et cunicoles ont le sentiment de faire évoluer constamment leurs pratiques, sans pour autant gagner « un centime de plus en s’engageant dans de tels dispositifs, souvent plus coûteux en travail et demandant des investissements très importants ».
Alors que les consommateurs sont prêts à privilégier l’origine France dans l’achat de leurs produits alimentaires, la CFA réclame du nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie qu’il accompagne « la refondation d’un pacte Élevage/Société basé sur la confiance dans le travail des éleveurs français et le respect des attentes et du portefeuille du consommateur ».
La CFA rappelle avoir formulé ces mêmes demandes au prédécesseur de Monsieur Denormandie au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Mais Didier Guillaume a été « sourd à nos sollicitations », regrette la Confédération.