Les surfaces de blé tendre (-7,7 %) et de triticale (-8,8 %) sont les plus touchées, tandis que les baisses des surfaces de blé dur (-2,6 %) et d’orge (-2 %) sont compensées partiellement par l'augmentation des semis de printemps. Les surfaces de protéagineux reculeraient également (- 4,3 %). En revanche, les surfaces de betteraves industrielles augmenteraient par rapport à 2023 (+ 4,9%), ainsi que celles des pommes de terre de conservation et demi-saison, mais dans une moindre mesure (+ 1,9 %).
La baisse des surfaces en céréales trouve son origine dans les pluies abondantes qui ont démarré depuis la mi-octobre. Les experts de FranceAgriMer parlent de « conditions rarement observées à l'échelle nationale ». Les précipitations du mois de mars ont enregistré un excédent de 85 % par rapport à la moyenne de référence entre 1991 et 2020, « avec des températures nettement supérieures à la normale, atteignant en moyenne 10,6°C (+1,6°C) », explique Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer.
Tour de plaine des régions
Toutes les régions sont impactées par ce repli, surtout celles de la façade atlantique. Dans le Gard et l'Hérault, les cultures de céréales d'hiver présentent actuellement une homogénéité satisfaisante, d’après FranceAgriMer. Elles ont bénéficié des précipitations dès le mois de février, favorisées par des températures plus élevées. Malgré un départ difficile en raison du manque d'humidité, les cultures d'hiver se sont bien développées grâce aux pluies récentes, sur tout le littoral méditerranéen. Les apports d'azote ont été correctement gérés et valorisés, jugent les experts. Dans l'ouest audois, les stades de développement des blés varient (de l'épi 1 cm à la dernière feuille) en raison de la diversité des dates de semis s'étalant de fin octobre au début de février. Les parcelles sont inégales en raison des excès d'eau. En plaine ariégeoise, la superficie dédiée aux céréales à paille diminue légèrement. Malgré cela, les semis d'orges de printemps sont en hausse par rapport à l'an passé. Les céréales en Lozère ainsi que celles en altitude dans l'Aveyron ont pu prospérer dans des conditions plus favorables. Dans les zones situées à l'ouest de l'Aveyron et à Caussade ainsi que sur tout le versant occidental de l'Occitanie, tous les semis de céréales à paille n'ont pas encore été réalisés. Selon les experts, « les potentiels de rendement sont déjà impactés par l'excès d'humidité causé par les fortes précipitations hivernales »
En Europe, les surfaces de blé tendre, blé dur et colza sont attendues en baisse pour la récolte 2024 par rapport à 2023. Concernant les semis de blés, de légères hausses des surfaces sont attendues en Espagne, et en Pologne. Les surfaces d’orge progresseraient également en Espagne et en Allemagne.