Thomas modélise ses rêves

Après un CAP agricole et un Bac Travaux publics, Thomas Jacques, jeune étudiant de 22 ans, réalise actuellement un CAP routier. L’envie et l’énergie ne manquent pas chez ce jeune homme qui passe trois jours à l’école et deux jours en entreprise : « Je travaille à la fois sur la ferme familiale et pour une entreprise de cynégétique. » Pour le moment, Thomas ne souhaite pas s’installer. « J’ai envie de réaliser une saison de betteraves en poids lourd. » En marge de son activité agricole, il créé depuis 8 ans des maquettes de machines agricoles et de BTP. Une passion qui lui permet de se détendre et d’oublier les soucis du quotidien : « Quand j’ai de grandes pressions, je me canalise en créant des maquettes que j’ai en tête. »

Le jeune étudiant prend plaisir à s’isoler des heures durant. « Les miniatures que je modélise sont à l’échelle 1/16^e de la taille réelle. Pour un tracteur, une miniature fait environ 21 cm de long. » Avant tout projet de création, Thomas réalise de nombreuses recherches afin de garantir un résultat au plus proche de la réalité : « J’essaye au préalable de trouver des photos sur internet de la machine que je désire fabriquer. Ensuite, je cherche si une entreprise de la région dispose de cette dite machine ou d’une similaire. Si c’est le cas, je n’hésite pas à me déplacer pour visualiser le modèle en grandeur nature. J’en profite au passage pour prendre des mesures afin de le mettre à échelle par la suite. Je cherche à avoir le maximum de détails.»

Si un tracteur forestier demeure sa réalisation préférée, cela ne s’est pas fait sans mal : « Quand je l’ai terminé, j’étais heureux comme un roi. Je l'ai modifié pour le consolider et j’ai créé le broyeur pour végétaux derrière. »

Avec dix de ses amis, Thomas a créé un club nommé Association Picardie Maquettes Miniatures qui organise des expositions dans des villages du Nord de la France : « Nous faisons deux à trois expositions par an sur des thématiques diverses. D’autres associations nous ont rejoints avec des réalisations comme des bateaux. Nous avons également fait une exposition sur le centenaire de la guerre avec des petits trains. Il faut avoir une âme d’enfant pour réaliser et mettre en forme des expositions comme celle-là.»

Le jeune Picard ne s’imaginait pas qu’il existait autant de passionnés dans ce domaine : « quand nous avons posté l’affiche de notre première exposition sur les réseaux sociaux, nous avons eu de nombreuses réactions positives. Désormais, d’autres passionnés se sont mis à nous imiter. » Thomas a l’habitude d’échanger avec cette communauté par l’intermédiaire d’un groupe Facebook qui rassemble 3 000 membres, de tout l’Hexagone : « C’est le bon côté des réseaux sociaux. Je ne les connais pas personnellement, mais nous échangeons des conseils sur les techniques de modélisation et nous partageons les photos de nos créations. »

Le nouveau projet de Thomas est de donner vie à ses maquettes : « Je vais ajouter un moteur à des créations, comme des machines agricoles, afin qu’elles soient radiocommandées. C’est un formidable projet ! » Et il semble bien que ce ne soit pas le dernier… « J’aimerais réaliser une maquette de la baie de Somme, mais je ne sais pas encore comment… Je vais devoir mûrir ce projet pendant encore quelques temps. »