SIA 2022 : le secteur du vin recrute !
Avec 750 000 hectares cultivés et 87 000 exploitations, nul ne peut nier le poids important du secteur du vin en France. Il est également pourvoyeur d’emplois que ce soit en viticulture, en vinification ou en vente.
Parmi les différentes conférences organisées conjointement par l’Anefa, l’Apecita et la FNSEA au Salon de l’agriculture sur le pôle Agri’Recrute, l’une était consacrée aux « métiers qui se cachent derrière le vin ». Comme l’agriculture de manière générale, le secteur du vin a aussi besoin « de bras, de jambes, et de têtes » a rappelé l’un des intervenants.
Tous types de profils recherchés
Delphine Moretto, responsable viticole dans un vignoble bordelais est revenue sur son parcours atypique. Après une formation en bureautique, elle a décidé de changer de cap en se réorientant dans la viticulture, d’abord en tant que saisonnière, puis en tant que vigneronne. Aujourd’hui, elle est responsable du personnel saisonnier qui vient renforcer l’équipe de permanents « lors des périodes de rush, d’avril à juillet puis pendant les vendanges ». « Je ne recherche pas forcément des personnes qui sont dans le domaine viticole », a-t-elle indiqué. Au contraire, elle s’intéresse à tous types de profils, de l’étudiant à la personne en recherche d’emploi. Pour recruter, elle compte principalement sur le bouche-à-oreille, mais aussi sur les MFR (maisons familiales rurales).
Mutualiser le personnel grâce aux Cuma et Groupements d’employeurs
Installé sur l’exploitation de son grand-père en Ardèche, Cyril Jacquin est représentant de l’emploi au niveau national à la FNCuma. En France, « un agriculteur sur deux est en Cuma » a-t-il rappelé. En plus de mettre en commun du matériel, les Cuma peuvent depuis la loi Travail de 2016 mutualiser du personnel. En effet, elles sont depuis cette date considérées comme des groupements d’employeurs à part entière et les salarié.e.s qu’elles emploient peuvent être intégralement mis à disposition sur les exploitations des adhérents. Si Cyril Jacquin a indiqué trouver facilement du personnel pour les travaux manuels, il a expliqué que c’était plus compliqué pour les emplois plus spécialisés : « Dès qu’on a besoin de compétences particulières, il faut engager un parcours de formation ». Il a précisé que le poste le plus recherché actuellement est celui de tractoriste.
Installé depuis 2016 dans le Beaujolais, Luc Pierron est quant à lui président d’un groupement d’employeurs qui fait également « de la mise à disposition de personnel ». Ce système a selon lui plusieurs avantages. D’abord, il évite aux agriculteurs des démarches administratives chronophages liées au recrutement. Par ailleurs, grâce à sa souplesse, ce système s’adapte parfaitement aux différents besoins des agriculteurs. Ils peuvent ainsi embaucher un tractoriste un jour par semaine, un comptable deux jours par semaine, etc. « Le groupement d’employeurs est capable de répondre à tous types de demandes », a souligné Luc Pierron.
Sophie Pujol, directrice d’une cave coopérative d’environ 750 ha pour une centaine d’adhérents, dans l’Aude, a indiqué avoir « des gens qui viennent travailler par intérim ». Mais il y en a aussi qui veulent s’installer, a-t-elle fait remarquer, « ils commencent par s’impliquer dans le vignoble puis deviennent eux-mêmes vignerons ! ».
À travers ces différents témoignages, on voit bien que le secteur du vin recrute et recherche des profils très variés. On constate aussi qu’il est possible d’évoluer de plusieurs manières et en suivant différentes voies dans ce domaine qui regorge d’opportunités.