Filières

Une loi pour mieux lutter contre la flavescence dorée

Les députés ont adopté à l'unanimité, le 7 mars, une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la flavescence dorée. L'objectif est de contraindre plus efficacement les propriétaires de vignes en friche à les arracher. Un tournant attendu par les viticulteurs, à l'image de Jean-Baptiste Sablairoles, membre du bureau de Jeunes Agriculteurs en charge du dossier viticulture.

Parcelle de vigne non arrachée.

La flavescence dorée, maladie transmise par un insecte vecteur, la cicadelle, menace directement la production viticole. Les vignes laissées à l'abandon deviennent des foyers de contamination, mettant en péril les exploitations voisines. Jean-Baptiste Sablairoles, viticulteur dans l’Aude, connaît bien le problème : « On a tous des exemples de parcelles en friche qui nous contaminent, surtout moi, dans mon département qui traverse une sécheresse et une crise économique. Ce texte est une avancée importante pour la gestion du territoire et la lutte contre les maladies comme la flavescence dorée. »

Une amende pour inciter à l’arrachage

La nouvelle loi prévoit une amende de 1 500 euros pour les contrevenants et de 3 000 euros en cas de récidive. Un changement bien accueilli par les professionnels. « Avant, les sanctions étaient disproportionnées et difficiles à appliquer. Aujourd’hui, l’amende reste dissuasive, mais adaptée à la gravité du problème », souligne le JA. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, justifie cette adaptation législative : « La multiplication de vignes laissées en friche constitue une menace économique considérable pour la filière. » Une affirmation que partagent les Jeunes Agriculteurs, « qui, selon l’élu en charge du dossier, demandaient depuis longtemps un cadre juridique plus clair ».

Un dispositif plus pragmatique

L’approche retenue est de punir moins dur, mais de manière plus systématique. « Avant, les sanctions étaient lourdes et compliquées à mettre en œuvre. Le nouveau texte simplifie leur application : elles sont plus légères, mais plus systématiques, ce qui pousse au respect des règles », analyse Jean-Baptiste.

Pour autant, les sanctions ne résoudront pas tout. « La clé, c’est l’information. Beaucoup de propriétaires ignorent l’impact des vignes en friche sur la propagation des maladies », alerte le viticulteur. « Le plan d’arrachage 2024 a permis d’assainir une partie du vignoble et de limiter l’augmentation de ces parcelles en friche foyers de maladie. »

Cette loi constitue donc une étape importante, mais les professionnels attendent encore des mesures d’accompagnement. « Mieux informer, c’est déjà prévenir », conclut Sablairoles.