Sur le terrain

Session RGA : la place des femmes en question

Malgré leur présence croissante dans le métier, les agricultrices continuent de devoir faire face à des défis spécifiques. Lors de la session RGA 2025 à Beauvais, une séance plénière a mis en lumière ces réalités.

Futures et nouvelles agricultrices.

« Aujourd’hui, un agriculteur sur trois est une agricultrice, observe Aurore Paillard, membre du conseil d'administration de Jeunes Agriculteurs et modératrice de la séquence. Pourtant, deux tiers d’entre elles estiment qu’il est plus difficile pour une femme d’exercer ce métier, et seule une sur deux encouragerait ses enfants à suivre cette voie. »

Anna Blanchard, viticultrice et cheffe d’une entreprise de travaux agricoles à Aix-en-Provence, en a fait l’amer expérience : « J’ai souvent été perçue comme la fille ou la sœur de, et certains de mes employés avaient du mal à être dirigés par une femme. » Margot Mégis, agricultrice en plantes à parfum et grandes cultures, partage ce constat : « La femme est encore trop souvent cantonnée à la traite et à la comptabilité. »

La séquence sur les futures et nouvelles agricultrices a ouvert la deuxième journée des RGA.
La séquence sur les futures et nouvelles agricultrices a ouvert la deuxième journée des RGA.

Concilier travail et vie de famille

D’autres obstacles s’ajoutent, telle que la difficulté de concilier maternité et travail. « En viticulture, on travaille souvent la nuit, ce qui complique encore plus les congés maternité pour celles qui n’ont pas de famille issue du milieu agricole », souligne Anna Blanchard. Dans le public, une agricultrice et mère de famille pointe le manque de solutions adaptées pour la garde d’enfants.

Si les mentalités évoluent, pour certains, le défi est plus profond : « La question de la place des femmes en agriculture dépasse celle de la légitimité, c’est une question de perception générale », remarque un intervenant. Pour maintenir cette dynamique, l’idée d’un rapport d’orientation dédié à ce sujet a été évoquée, dont l’objectif serait aussi de mieux intégrer les femmes au sein du syndicalisme agricole. Un enjeu clé pour l’avenir de la profession.