Installation, climat, souveraineté : les priorités de JA pour la future PAC
Réunis du 1ᵉʳ au 3 avril à Saumur (Maine-et-Loire), Jeunes Agriculteurs a travaillé sur ses propositions pour la prochaine PAC, visant à renforcer la souveraineté alimentaire et à faciliter le renouvellement des générations en agriculture.

La Politique agricole commune (Pac), un pilier central de l'agriculture européenne, offre un cadre de soutien financier et réglementaire aux agriculteurs des États membres. Face aux défis actuels, Jeunes Agriculteurs plaide pour une Pac rénovée, dotée d'un budget accru et distinct des autres politiques européennes, ajusté à l'inflation et aux enjeux climatiques et générationnels. Le syndicat souligne que « la structure de la Pac doit garantir un financement adapté, certaines mesures étant financées par l'UE et d'autres cofinancées au niveau national. » Jeunes Agriculteurs insiste également sur la nécessité d'une harmonisation des Plans Stratégiques Nationaux (PSN) pour éviter les distorsions entre pays et garantir une mise en œuvre efficace des mesures de soutien. « Les PSN doivent avant tout définir des objectifs de production agricole pour atteindre la souveraineté alimentaire nationale et communautaire. Une meilleure articulation entre les dispositifs européens et nationaux est nécessaire pour éviter les lourdeurs administratives et assurer une mise en œuvre efficace des mesures de soutien ».
10 % du budget pour l'installation
Pour assurer le renouvellement des générations, Jeunes Agriculteurs demande que « 10 % du budget de la PAC soient dédiés à l'installation des jeunes agriculteurs ». Le syndicat souhaite que « les États membres aient l'obligation de mettre en place une politique d'installation robuste », avec des majorations spécifiques pour les jeunes dans l'ensemble des dispositifs communs aux agriculteurs.
« […] simplifier le système d'aide à l'hectare en supprimant les références historiques et le système de droits […]»
Renforcer la définition de l'actif agricole
Lors des travaux, le syndicat souligne l'importance d'une « définition claire et cohérente de l'actif agricole » pour garantir que les aides bénéficient réellement aux agriculteurs en activité. Il propose également de « simplifier le système d'aide à l'hectare en supprimant les références historiques et le système de droits », en faveur d'une aide uniforme par hectare admissible. Cette aide serait dégressive au-delà d'un certain seuil et plafonnée, tout en conservant une revalorisation sur les premiers hectares, via un « paiement redistributif ».
« Les crises climatiques, sanitaires nécessitent des outils de gestion des risques plus efficaces. »
Structuration des filières et gestion des risques
Jeunes Agriculteurs préconise le renforcement et la généralisation des programmes opérationnels pour structurer les filières agricoles. « Les aides couplées devraient être intégrées à ces programmes et majorées en présence de mesures structurantes », telles que la mise en place de "contrats d'avenir" ou le soutien aux jeunes agriculteurs. Concernant la gestion des risques, le syndicat juge que « les crises climatiques, sanitaires nécessitent des outils de gestion des risques plus efficaces ». Avec, « le renforcement des dispositifs assurantiels et la mise en place de fonds mutuels sanitaires et climatiques ». Il propose également des mesures de régulation des marchés pour stabiliser les revenus des agriculteurs.
Territoires et adaptation climatique
Reconnaissant que « tous les territoires ne sont pas égaux face aux contraintes naturelles et/ou climatiques », Jeunes Agriculteurs recommande notamment « un soutien ciblé pour préserver l'activité économique agricole dans les zones dites intermédiaires ». Le syndicat propose la création d'un "contrat d'avenir " pour « accompagner les agriculteurs dans leur transition » face aux défis climatiques, visant à encourager et stimuler la production tout en préparant l'agriculture européenne aux futures conditions de production.
Les travaux menés à Saumur concluent plusieurs mois de réflexion au sein du réseau. Le processus s'achèvera fin avril par une validation lors des instances nationales de Jeunes Agriculteurs. À cette occasion, le syndicat détaillera ses propositions et entamera un travail de sensibilisation pour les faire connaître.