Rencontre avec Charlie, un jeune apprenti boucher passionné !
Charlie Puybonnieux-Sabatte est ce que l’on pourrait appeler un cas atypique, une perle rare. Passé d’une école d’ingénieur à un CAP de boucher, son parcours témoigne l’air de rien du travail qu’il reste encore à mener pour valoriser en France les métiers manuels, encore trop souvent perçus comme des voies de garage.
Après être allé au bout de sa première année d’école d’ingénieur dans l’aéronautique, et alors qu’il était l’un des meilleurs élèves de sa classe, Charlie, 20 ans, originaire des Yvelines, a tout bonnement décidé de se réorienter, car il n’aimait pas ce qu’il faisait. Après s’être renseigné sur les métiers de la boucherie, il a décidé en septembre dernier de se lancer dans un CAP d’un an. « Je suis actuellement en alternance dans une boucherie à Rambouillet. Je n’ai que quatre mois de métier. C’est devenu une vraie passion », témoigne Charlie, désigné meilleur apprenti boucher des Yvelines en janvier, et interrogé juste avant qu’il ne participe au concours des jeunes bouchers organisé par la filière Élevage et Viandes au salon de l’agriculture, le dimanche 26 février.
« Je me suis rendu compte que je voulais faire un métier noble avec un vrai savoir-faire. Dans le métier de boucher on retrouve tous ces aspects. J’ai eu un vrai coup de cœur », raconte plein d’entrain le jeune homme, venu accompagné au salon de sa petite amie et sa bande de copains tous apprentis bouchers.
Éleveurs, bouchers, une affaire de passionnés
Après son CAP qu’il terminera en mai, Charlie envisage de poursuivre avec un brevet professionnel pour consolider ses connaissances, notamment sur le volet gestion d’entreprise. Il aimerait continuer à travailler dans la boucherie dans laquelle il est pendant encore quelques années. « On travaille très bien, on a de la viande de qualité, et l’équipe est top », indique le jeune apprenti. Quant à l’avenir de l’élevage, Charlie dit « croiser les doigts » pour qu’il s’améliore. « J’espère que tous les éleveurs vont pouvoir continuer de faire leur métier, et que les choses s’amélioreront pour ceux qui sont en difficulté. »
Pour encourager les jeunes tentés par les métiers manuels, le discours de Charlie est tout trouvé. « Moi j’étais très perdu dans mes études. Mon conseil c’est que ça ne sert à rien de forcer, si ça ne vous plait pas, ça ne vous plait pas, ça ne va pas changer. Renseignez-vous sur les métiers de l’artisanat, les métiers manuels en général, il y a plein de voies chouettes et différentes. Ces métiers sont passionnants » partage Charlie, qui est arrivé deuxième en finale du concours jeunes bouchers. « J’ai beaucoup de fierté à être arrivé en finale. Après quatre mois de métier seulement et face à des jeunes qui ont plusieurs années d’expérience, je suis très heureux. »