Changement climatique : les filières d’élevage communiquent sur leurs efforts
À l’occasion d’une conférence tenue au Salon de l’Agriculture, le monde de l’élevage a présenté, lundi 27 février, les démarches entreprises par ses filières pour répondre aux enjeux climatiques. L’objectif pour la profession est double : produire durablement et répondre aux attentes des consommateurs.
« L’objectif de cette conférence était de montrer ce que l’on fait. On a toujours l’impression que l’on part de zéro alors qu’en réalité la démarche en viande bovine par exemple est engagée depuis 2014 », a déclaré Emmanuel Bernard, président de la section gros bovins chez Interbev à l’issue d’une conférence à laquelle a aussi assisté le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.
Les filières bovines, ovines, laitières et porcines au travers de leurs interprofessions Interbev, Inaporc et Cniel, ont tenu à communiquer ensemble sur leurs efforts engagés depuis plusieurs années pour réduire leur impact environnemental et accompagner efficacement les exploitations à être plus résilientes face au changement climatique.
À tour de rôle, elles ont pu présenter au ministre leurs feuilles de route, chiffres et objectifs à l’appui.
« À ceux qui disent qu’il faut supprimer l’élevage pour résoudre les problèmes, je pense que c’est l’exact contraire, c’est en supprimant l’élevage qu’on aurait beaucoup de problèmes », a résumé le ministre Marc Fesneau en conclusion.
Des efforts financiers difficiles de suivre pour les jeunes
Atténuer et adapter sont des priorités essentielles au vu du contexte climatique, mais beaucoup de jeunes agriculteurs et agricultrices aujourd’hui peinent à suivre financièrement. Les coûts des investissements pour mettre aux normes sont conséquents et dans bien des cas représentent une somme qui fragilise leur plan d’entreprise. Comment faire ? « C’est la question cruciale. Ce qu’il faut donner c’est de la stabilité. Il faut à la fois répondre à la question climatique, car on n’a pas le choix et de l’autre il faut avoir une contractualisation pour permettre à un jeune d’avoir un prix rémunérateur qui le sécurise. C’est la clé pour moi du renouvellement des générations », a développé Emmanuel Bernard.
« On est dans une filière qui est exportatrice. Si en Europe le marché est quelque peu saturé, la population mondiale elle augmente, le niveau de vie aussi, ce qui signifie que la consommation de produits animaux augmente (lait et viande). Donc c’est un bon signal pour nous. Il nous faut des jeunes qui se lancent dans l’aventure, mais la rémunération reste un sujet capital », observe Guislain de Viron, éleveur laitier dans la Sarthe et président du collège producteurs du Cniel.