Congrès JA : un texte ambitieux voté sur le changement climatique
156 amendements étaient soumis au débat lors de la séquence du rapport d’orientation. Plusieurs sujets tels que la méthanisation, le diagnostic « risques climatiques » à l’installation ou encore la gestion de l’eau étaient particulièrement attendus par les congressistes. Après presque 13h de débats passionnés, le texte a été voté à l’unanimité.
Cela faisait un bon moment que l’idée de travailler sur un texte ayant pour thématique l’environnement faisait son petit bonhomme de chemin dans les couloirs du syndicat jeune. En soumettant cette année le rapport d’orientation intitulé Agriculture et climat : les changements d’aujourd’hui deviennent les solutions de demain, c’est désormais chose faite !
À la recherche du bon compromis
En raison de la grande diversité des agricultures en France, plusieurs sujets ont fait particulièrement débat entre les régions. Où se trouve le bon équilibre entre production d’énergie et production alimentaire ? Comment mieux gérer la ressource en eau, qui est prioritaire ? Comment faire perdurer l’élevage dans un contexte de changement climatique ? Tels ont été les types de problématiques auxquels se sont confrontés les JA pendant la séance plénière.
« Conditionner les aides à l’installation à la réalisation d’un diagnostic « risques climatiques », « établir des organes de gestion et de partage de l’eau sur tout le territoire », « limiter les cultures principales à 5 % » s’agissant des méthaniseurs… figurent parmi les nombreuses propositions inscrites dans le rapport.
« Les consensus on les trouve parce que nous sommes des jeunes agriculteurs responsables. » Pol Devillers, corapporteur du texte.
Le sujet de la méthanisation a été le plus longuement débattu. Entre les JA très investis dans ce type de projet et ceux qui au contraire se sentent mis en difficulté à cause de ces infrastructures, atteindre un compromis était loin d’être gagné. Parmi les propositions validées figure celle de limiter à 30 km la distance entre le méthaniseur et le lieu de collecte des intrants agricoles afin de limiter au maximum l’empreinte écologique du fait d’apports trop lointains. L’eau a également nourri les échanges, portant principalement sur la manière d’anticiper les manques d’eau, de la stocker et de faire le lien avec les autres usagers. Là encore, l’écoute et le dialogue ont permis de rapprocher des positions parfois très divergentes.
« Les consensus on les trouve parce que nous sommes des jeunes agriculteurs responsables. Le but est que l’on vive tous de notre métier, qu’on soit rémunéré à la hauteur de notre travail, c’est ça qui resserre les liens entre nous. Gagner notre vie à la fin du mois en faisant le maximum pour l’environnement et la lutte contre le changement climatique », analyse Pol Devillers, membre du conseil d’administration national et corapporteur du texte. Ce dernier s’est dit satisfait du travail accompli, « en tant que rapporteur, j’en retiens une très belle expérience humaine. L’esprit de co-construction avec le réseau nous a guidé tout au long de l’écriture de ce texte. » visuel : idée pour illustrer ce dernier paragraphe > prendre le visuel intitulé Des projets pour tous (dossier Rapport d’orientation)
Si elle prête surtout à faire sourire, cette phrase dont l’auteur n’est autre qu’Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs résume plutôt bien la fragile ligne de crête sur laquelle se sont retrouvés à plusieurs reprises les JA pour atteindre les compromis.
Aude Geiger, 34 ans, Hérault
« Ce rapport a été fructueux en échanges constructifs. Il a prouvé une fois de plus la capacité de notre réseau à faire des compromis, des concessions pour arriver à un projet ambitieux. La question de l’eau m’a fortement marqué, celle du photovoltaïque aussi, notre région avait de vraies attentes sur ces sujets en particulier. »
Laurent Dulau, 37 ans, Gers, dernier congrès
« Cette année, le rapport d’orientation a duré longtemps (sourire) au vu des enjeux : l’eau, la méthanisation, le photovoltaïque… Au vu aussi des disparités entre les régions et au sein même d’une région, entre certains départements. Pour trouver des consensus, ça a été compliqué. La force de JA c’est d’avoir des échanges parfois un peu houleux, mais d’arriver à la fin à se retrouver autour d’un projet commun. Des positions fortes ont été prises avec la validation de ce rapport. »
Florian Pellegrin, 28 ans, Hautes-Alpes
« Je retiens une belle séance de travail avec des points de vue très divergents, mais on arrive à trouver des consensus et c’est ça qui est beau. Le débat, les explications, la volonté d’aller vers l’autre nous permettent d’y arriver, c’est dans notre ADN. La méthanisation était un sujet très attendu, on imaginait que ça allait être difficile, mais là aussi nous y sommes parvenus. »
Yves Coppé, 39 ans, Seine-et-Marne, dernier congrès
« J’ai vécu à Saint-Malo mon tout dernier congrès, c’était beaucoup d’émotions. Le RO était l’un des plus intéressants de ces quatre dernières années. Nous avons eu beaucoup de débats, nous sentions que la salle était passionnée. Le sujet était clairement dans l’air du temps. Le fait de se confronter, de se rencontrer et d’échanger a permis d’être moins clivant. La méthanisation ou encore l’agrivoltaïsme sont des enjeux d’avenir et même si nous ne sommes pas tous d’accord il ne fallait pas passer à côté. »
Roland Borgella, 34 ans, Martinique, 1er congrès
« Cet événement a été une expérience très riche d’enseignements. Cela m’a permis de constater la force de frappe de JA au niveau politique, ça m’encourage à m’impliquer davantage pour promouvoir l’agriculture et l’installation. La Martinique à l’instar des autres régions ultramarines est fortement touchée par les sécheresses, inondations, ouragans. Le réchauffement climatique est un défi du quotidien. Il faut faire des propositions concrètes et c’est ce que nous avons fait. »