Pierre Nauleau, un éleveur qui sait manier l'aiguille !
Installé dans la Vienne en Gaec avec son père et ses deux tantes, Pierre Nauleau n'est pas un éleveur comme les autres. Il a plus d'une corde à son arc, ou plutôt, plus d'une aiguille dans son sac. Depuis 2018, il pratique l'acupuncture pour soigner certaines pathologies.
Pierre est un taiseux. Préférant l'action aux beaux discours, ce qu'il aime avant tout c'est passer du temps avec les animaux pour en prendre soin. Installé en 2020 en tant que salarié sur l’exploitation familiale, il s’associe officiellement à son père et ses deux tantes en intégrant le Gaec le 1er janvier 2024. Sa passion pour les bêtes ne se verbalise pas, et ne comptez pas trop sur lui pour qu’il vous l’explique. C’est simple, il est né dedans, point ! Quatrième génération à reprendre le flambeau de l’élevage familial, il s’épanouit dans ce métier au sein duquel pas un matin ne se ressemble. « Ce que j’aime c’est le rapport à l’animal, il y a un lien fort avec eux, et plus encore en pratiquant l’acupuncture et les huiles essentielles, car on est obligé de les toucher, de les travailler. On se rapproche naturellement d’eux », souffle le jeune homme.
Une pratique amorcée en 2016
C’est Frédérique, l’une de ses tantes, qui a commencé à s’intéresser à des alternatives à la médecine traditionnelle, en vue de soigner autrement les animaux. « Elle a suivi une formation, appris les techniques, et elle nous les a ensuite transmises à mon père et moi. La passation a été orale et physique. On pratique désormais tous les trois », indique Pierre qui avoue ne pas avoir eu d’a priori. « Dans le pire des cas, il n’y a pas de résultats, mais tu es sûr de ne pas faire de mal à ta vache. Ça n’engage à rien, a contrario d’un antibiotique qui peut avoir des effets encore plus délétères sur la maladie ».
Maladie du gros nombril, boiteries… des résultats probants !
Pierre ne juge que par ce qu’il voit. S’il continue aujourd’hui de prati- quer l’acupuncture combinée à des huiles essentielles, c’est qu’il s’y retrouve question résultats.
Prenez l’infection du gros nombril par exemple, ces techniques alter- natives marchent si bien que les vétérinaires eux-mêmes sont surpris, témoigne Pierre. « On a même des voisins qui ne savaient plus comment s’y prendre, qui sont venus nous voir pour qu’on leur explique, et depuis, ils y arrivent eux aussi ! »
Si Pierre est avare de mots, il ne l’est pas en partage. Dès qu’il peut donner un coup de main, ou prodiguer un conseil sur ce qu’il sait, il le fait sans concession.
D’autres maladies, explique-t-il, telles que les boiteries et les maladies respiratoires sont aussi très réceptives à l’acupuncture et aux huiles essentielles.
Il y a également une étape toute particulière où l’art de l’aiguille fait mouche : le vêlage. « On s’en sert beau- coup à ce moment-là, car nous n’avons pas le droit d’avoir recours à des anesthésiants. On applique en premier lieu les huiles essentielles avant de passer à l’acupuncture pour faciliter la mise bas », détaille Pierre. L’effet est « impression- nant » selon ses propres termes, avec une vache « beaucoup plus détendue et prête au vêlage ».
« Avant de pratiquer l’acupuncture, on recentre l’animal : on le détend, l’apaise et ensuite on passe à la technique […] Pour chaque pathologie plus ou moins connue, on applique des points spécifiques. »
Point important, si la pratique de l’acupuncture et des huiles essentielles ne donne pas les effets escomptés, Pierre et sa famille n’hésitent absolument pas à repasser à la médecine conventionnelle. L’aiguille oui, mais pas à n’importe quel prix ! À 24 ans, Pierre est un éleveur heureux si ses animaux le sont aussi.
Une passion qui l’a piqué depuis tout petit, et qui semble bien partie pour le piquer encore un bon moment !