Les petites retraites agricoles passent la barre symbolique des 1 000 euros
En déplacement dans le Puy-de-Dôme le 23 avril dernier, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la revalorisation des petites retraites agricoles planchées à 85 % du Smic net. Une décision saluée par JA, qui réaffirme son engagement pour la juste rémunération des cédants, indispensable au RGA.
« Nous nous joignons à la satisfaction générale ». Julien Rouger, élu JA Nat en charge du RGA rappelle fièrement que « la revalorisation à 85 % du Smic, c’est un seuil que JA avait déjà acté dans notre rapport d’orientation de 2019 ». Comme annoncé vendredi dernier par le Premier ministre Jean Castex en déplacement à Maringues dans le Puy-de-Dôme, les petites retraites agricoles seront revalorisées à compter du 1er novembre à un niveau plancher de 85 % du Smic net (au lieu de 75 % actuellement). L'entrée en vigueur de cette revalorisation, prévue initialement pour le 1er janvier 2022 au plus tard, se voit anticipée de deux mois, « un beau signal envoyé par le Gouvernement », souligne Julien Rouger.
Actuellement, le niveau de 85 % du Smic représente 1 046 euros net de pension par mois, soit juste un peu plus que le seuil de pauvreté fixé à 1 015 euros (60 % du revenu médian) et supérieur au minimum vieillesse (907 euros par mois). « Concrètement, pour 227 000 chefs d'exploitations agricoles, ça représentera en moyenne 100 euros de plus par mois. C'est une avancée forte, qui était attendue, qui était nécessaire », a fait valoir Jean Castex vendredi dernier.
Les conjoints et aides familiaux oubliés
Pour Julien Rouger, « cette revalorisation apporte un vrai plus pour le RGA et contribue à la libération des exploitations. Avec 800 ou 900 euros de retraite, beaucoup hésitent à passer la main et préfèrent continuer à travailler pour compléter leur retraite ». Bien que l’élu JA estime que l’exécutif envoie « un beau message en passant cette barre symbolique des 1 000 euros, on ne peut pas se satisfaire de ce montant. Ce n’est toujours pas à la hauteur du service que les agriculteurs rendent à leur pays. Il faut continuer à travailler, notamment pour prendre en compte les conjointes et aides familiaux », rappelle-t-il. Une absence également soulignée par les chambres d’agriculture, qui, dans un communiqué, regrettent que cette revalorisation « laisse de côté les conjoints et les aides familiaux, souvent invisibles mais pourtant indispensables, dont la pension minimum reste fixée à 555 euros par mois ».
Dans les faits, les bénéficiaires de la revalorisation devront avoir eu une carrière complète et justifier de 17 ans et demi comme chef d'exploitation agricole. « Ce n’est pas avec ça qu’on joue sur l’attractivité du métier comme l’a déclaré Jean Castex, estime Julien Rouger, qui revendique un changement de mentalité chez les jeunes agriculteurs. Nous ne voulons plus forcément d’un métier de carrière. Les agriculteurs aussi voudraient organiser leur temps différemment, partir en vacances, ne pas être forcés à investir mais pourquoi pas louer. Cette revalorisation est un premier voyant vert ». 280 millions d'euros annuels, c’est le coût annoncé de cette revalorisation, qui sera financée par la solidarité nationale, a-t-on précisé de source gouvernementale.