« En m’installant, je vais tracer ma route, être mon propre patron »
Quentin Laurent, 28 ans, compte s’installer au plus tard au 1er janvier 2024 en reprenant la ferme de son oncle en grandes cultures, située dans la commune de Lagnieu dans l’Ain, à seulement quatre kilomètres de chez lui.
« J’ai hâte de m’installer. Le projet avance bien, ça me motive. Même si mes propositions en tant que salarié ont toujours été prises en compte ; en m’installant, je vais tracer ma route, être mon propre patron », déclare Quentin Laurent, non issu du milieu agricole et qui travaille actuellement en tant que salarié dans une Cuma. Très attiré par le matériel, il a réalisé un bac pro MMA (Maintenance des matériels agricoles) sur trois ans, avant de poursuivre avec un Bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) sur deux ans. « Mes parents n’étaient pas très motivés au départ à l’idée que je devienne agriculteur », raconte le jeune homme. Après l’obtention de ces deux bacs professionnels, il a enchaîné les contrats saisonniers dans diverses fermes. « J’ai travaillé dans le lait, les poules pondeuses, la viticulture… J’ai fait pas mal de choses », déclare-t-il modestement. Des expériences qui ne l’ont pas laissé indifférent. « Au-delà du bagage technique, ça m’a apporté une vraie ouverture d’esprit sur le métier. Le fait de devoir travailler avec des personnes différentes à chaque fois m’a obligé à m’adapter. »
« J’aime travailler la terre »
Comme souvent chez les passionnés, Quentin a du mal à expliquer d’où lui vient sa passion pour l’agriculture. « Je ne sais pas, c’est une passion. J’aime travailler la terre : semer, moissonner, être à l’air libre. Bon, même si quand on est dans la cabine du tracteur, on n’est pas vraiment à l’air libre (rires) ! », plaisante-t-il. C’est en effectuant de nombreuses missions chez son oncle agriculteur depuis qu’il a 18 ans qu’il a mûri son projet d’installation. « Je réalisais chez lui des travaux dans les cultures, m’occupais de l’irrigation, du déchaumage, des moissons… »
Diversification, atelier d’élevage … Plusieurs idées qui ruminent !
L’exploitation que compte reprendre Quentin avoisine les 140 hectares entièrement dédiés aux grandes cultures. « Et surtout à dominante maïs », précise le JA. Lui a envie de diversifier en intégrant davantage de tournesol, de blé et en ne s’interdisant pas non plus d’expérimenter d’autres cultures. En pratiquant la rotation, il s’est rendu compte que « les terres se salissent moins et sont de meilleures qualités ». Autre point important : l’ensemble des cultures de sa future ferme est irrigué. « Près de 80 % de l’eau provient du Rhône et le reste du pompage des nappes phréatiques », indique Quentin, bien conscient du contexte de réchauffement climatique. « Aujourd’hui, on est un peu à un tournant. On ne fera plus comme avant. Avec le développement de l’irrigation, l’élevage a disparu de nos plaines. Mais maintenant, il faut qu’on réfléchisse à produire différemment », développe le jeune JA qui projette avec un voisin de créer un atelier allaitant. « Ça fait partie de mes idées. On se dit que l’on pourrait partager le cheptel, peut-être même des bâtiments et faire de la vente directe. Un type de commercialisation qui fonctionne bien aux alentours ».
Adhérent depuis 2013 dans son canton, Quentin a intégré le bureau de son département en 2022. « Je suis entré à JA, comme beaucoup, pour la convivialité. Et maintenant, j’y reste parce qu’en plus j’apprends plein de choses. On discute de sujets importants, ça permet de gagner en maturité. J’encourage tous les jeunes à rejoindre les JA, car c’est très formateur. Je parle aujourd’hui avec plus d’aisance, car à JA on doit tenir parfois des discours, parler devant des assemblées. C’est très utile pour ensuite être en capacité de parler de son métier et le défendre. Et puis, dès que j’ai besoin d’une information sur l’installation, je sais à qui m’adresser. »