« La traite, j’adore ! »
Sara Loustalot, 20 ans, est originaire de la commune de Saint-Romain-sur-Cher située dans la partie sud du Loir-et-Cher. Cette année, elle termine un certificat de spécialisation des produits fermiers. Son objectif : avoir son propre élevage de chèvres et faire un jour de la transformation.
« Mon projet est d’avoir un élevage de 300 chèvres de race alpine. Je ne projette pas de faire de la transformation tout de suite, car les coûts actuels de l’énergie et les investissements liés à l’installation ne me le permettront pas », explique, la tête sur les épaules, Sara Loustalot. Après avoir suivi un bac pro CGEA en apprentissage sur trois ans et un BTS Acse dans la Vienne sur deux ans, elle a poursuivi cette année avec un certificat de spécialisation des produits fermiers d’une durée d’un an qui se termine en juin prochain.
La jeune étudiante projette de s’installer sur la ferme de ses parents, tous deux céréaliers d’une exploitation de 300 hectares. « L’idée est que je puisse construire un bâtiment d’élevage à côté de celui déjà existant qui sert à stocker le matériel », indique la jeune femme qui planifie au démarrage de vendre directement à une laiterie, et d’ici sept-huit ans de créer un atelier de transformation en embauchant un salarié en parallèle. « J’aimerais produire des fromages typiques de ma région que sont le Selles-sur-Cher AOP et le Sainte-Maure de Touraine AOP. Et pourquoi pas aussi faire des yaourts. Le tout en vente directe et aussi à plus grande échelle via des canaux de commercialisation plus classiques. »
Une envie murie au gré des rencontres
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le parcours n’était pas tout tracé pour Sara Loustalot. « Je voulais être coiffeuse à la base. Et puis en classe de troisième, j’ai fait des stages découvertes, notamment chez des éleveurs de chèvres. Ça m’a plu. J’ai découvert les responsabilités, l’autonomie. Aujourd’hui je ne me vois pas faire autre chose », raconte-t-elle. Elle a découvert la transformation chez son premier patron lors de son bac pro CGEA effectué entre 2017 et 2020. « C’était deux éleveuses, mère et fille. Oui, le fait qu’elles étaient des femmes m’a rassuré. Au niveau du caractère, elles étaient très à l’écoute. Elles m’ont mis le pied à l’étrier en douceur et m’ont montré que c’était possible. »
Fille de céréaliers, elle avoue sans mal que les cultures végétales ne l’attiraient pas beaucoup à l’époque. « Au début c’est vrai que les céréales ne m’intéressaient pas quand je me suis lancé dans l’agriculture il y a cinq ans. Mais l’un ne va pas sans l’autre, surtout si l’on veut être autonome. Aujourd’hui, je veux explorer davantage ce volet. »
Sa préférence va à l’élevage sans l’once d’un doute. « La traite j’adore ! J’aime ce moment où l’on prend le temps de repérer le comportement de chaque animal et puis ça change en permanence avec l’apparition de possibles maladies, la période de mise bas, etc. On aiguise notre œil d’éleveur, on apprend chaque jour quelque chose de nouveau sur notre cheptel et puis voir des animaux naître c’est tellement beau ».
Trésorière de son canton de Romorantin Lanthenay-Neung sur Beuvron depuis 2018, Sara Loustalot est très investie à JA. « On est avec les copains, on se retrouve et ça nous permet de penser à autre chose, de rencontrer du monde. Il faut savoir qu’on est un canton très jeune ! Le plus vieux d’entre nous a seulement 23 ans ! Et puis, on a nos parents qui sont présents, les oncles et tantes de chacun. Ils nous donnent des conseils. Il y a beaucoup d’entraide. On organise des sorties pour visiter des fermes, on est par exemple allés au salon de l’agriculture tous ensemble en février dernier, on fait la fête aussi ! Là on va se concentrer sur le concours de labour cantonal du mois d’août ».