« J’aime tout dans mon métier ! »
Antoine Sauret, 21 ans, a repris une exploitation laitière en avril 2023. Il s’est lancé dans une installation hors cadre familial à Saint-Bonnet-le-Chastel dans le Puy-de-Dôme (63).
Quel est votre parcours ?
J’ai choisi de suivre un bac sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (STAV) que j’ai obtenu en 2020 en pleine année Covid. J'ai ensuite effectué un BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise (Acse) que j’ai décroché en juin 2022.
Comment vous est venue cette passion pour le monde agricole ?
Pour être honnête, j’ai toujours baigné dans ce milieu. Mon grand-père était agriculteur et mon père avait une entreprise spécialisée dans les moissons, il était également professeur de mécanique agricole. C’est dans ce contexte favorable que j’ai évolué.
Pourquoi avoir choisi l’élevage bovin ?
Plus jeune, j’étais très souvent avec mon oncle qui avait quelques vaches, j’aimais être avec lui. J’ai toujours connu l’élevage, ça doit venir de là. Et puis en grandissant, j’ai poursuivi en faisant des stages dans la production laitière, ça m’a permis de me faire une bonne idée du métier.
Comment s’est passée votre installation ?
Un jour, un éleveur avec qui mon père travaillait pour les moissons m’a demandé si je voulais bien venir l’aider. J’y suis allé et ça m’a plu. J’ai ensuite réalisé un stage chez lui dans le cadre de mon bac. Une fois le diplôme en poche, cet éleveur qui avait l’âge de la retraite, m’a demandé si je voulais reprendre son exploitation. Je lui ai dit que je voulais d’abord passer un BTS en deux ans. Il a donc retardé son départ ce qui m’a permis de reprendre l’élevage au mois d’avril 2023.
Comment vos parents ont-ils accueilli votre choix ?
Moi j’étais à fond, mais pour mes parents ce n’était pas la même chose ! Quand je leur ai annoncé que je voulais reprendre l’exploitation bovine d’un cédant, ils ont eu peur. Il pensait que je ne voyais que le bon côté des choses et que je ne me rendais pas compte des difficultés. Heureusement je connaissais un peu le métier grâce à mes stages, je savais qu’il fallait beaucoup travailler, ce n’était pas une surprise.
Grâce à Jeunes Agriculteurs on se rend compte que nous ne sommes pas seuls.
Pourriez-vous nous présenter votre exploitation ?
Je suis à Saint-Bonnet-le-Chastel situé dans le Puy-de-Dôme. J’ai 82 hectares, 35 vaches laitières et 15 génisses. Au début j’ai repris 30 laitières et puis j’ai commencé à en acheter. Actuellement je loue les murs au cédant. Mon objectif à court terme est d’avoir 48 vaches laitières.
Que pensez-vous du dernier rapport de la Cour des comptes sur la réduction des cheptels ?
Ça me met en colère, on tape toujours sur les mêmes alors que nous faisons les choses bien. Si l’on continue comme ça, nous allons avoir de plus en plus d’importations, c’est vraiment ça que nous voulons ?
Jeunes Agriculteurs a été important dans votre parcours à l’installation ?
Oui ! Je pense que quand un jeune se lance il est très important de se rapprocher du syndicat. De mon côté, j’ai pu y rencontrer des gens, parler, échanger et faire part de mes difficultés. Quand je me suis installé, j’avais beaucoup d’interrogations, pouvoir les partager a vraiment été un plus. Grâce à Jeunes Agriculteurs on se rend compte que nous ne sommes pas seuls.
Que diriez-vous à un jeune qui voudrait suivre votre voie ?
Si l’on veut, on peut ! Il ne faut jamais rien lâcher et il faut y croire. À mes débuts, j’entendais souvent que je n’allais pas réussir, que c’était trop compliqué. On m’a même dit que je faisais une bêtise. Mais en fait ça me donnait encore plus la gnaque. Et maintenant plus j’avance, plus j’ai envie.
Pour finir, quelle partie de votre travail préférez-vous ?
La réponse est simple, j’aime tout dans mon métier !