Egalim : à vos marques, prêts... ?
Vendredi 18 décembre, un point presse a été organisé à l’issue du cinquième comité de suivi des relations commerciales, orchestré par les ministres Julien Denormandie et Agnès Pannier-Runacher.
Pour le moment, la loi Egalim est loin d’avoir tenu ses promesses en termes de protection et de valorisation des revenus des producteurs. « Plus que jamais, il est primordial de la faire respecter », a tenu à rappeler Carole Ly, conseillère économie agricole et agroalimentaire du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, faisant référence au climat instable lié à la pandémie de Covid-19 et aux nombreuses menaces qui pèsent sur le secteur agricole .
Si sur le papier, ce constat semble faire l’unanimité, la conseillère a tout de même fait part de « discussions tendues » lors du comité de suivi, rappelant toutefois qu’à ce stade des négociations l’apparition de tensions n’est pas surprenante. Effectivement, les négociations n’en sont encore qu’à leurs prémices.
Nommé le 7 octobre dernier par Julien Denormandie pour reprendre le flambeau des EGA et veiller à la bonne application de la loi Egalim – avec une attention particulière portée sur la meilleure rémunération des agriculteurs – Serge Papin, ancien patron de Système U, s’est montré plutôt confiant lors de ce point presse. « Il y a un vrai changement d’état d’esprit de la part de certains distributeurs », a-t-il pu remarquer. Parmi les axes mentionnés lors du comité de suivi, celui de la transparence a été particulièrement développé, avec notamment la mise en place d’un tiers de confiance. « Pour l’instant, nous avons un accord de principe sur ce sujet, mais nous devrons nous réunir en janvier pour coconstruire le projet avec l’ensemble des acteurs afin de remporter un maximum d’adhésion », a estimé Serge Papin. Unique détenteur de données confidentielles, garant du secret des affaires, le tiers de confiance agirait comme une aide à la médiation lors des négociations commerciales.
D’autres sujets ont été évoqués comme l’encadrement des promotions, le renforcement des contrôles et l’identification des abus concernant les pénalités logistiques, mais aussi la volonté de tendre vers davantage de contrats pluriannuels. « Ce comité de suivi avait pour principal objectif d’appeler les enseignes de la grande distribution à la responsabilité et au discernement », a résumé Serge Papin. L’appel semble avoir été entendu. Maintenant, place à l’action.