Conférence de rentrée : la FNSEA partage sa vision à 360 degrés
Les aléas climatiques et la souveraineté alimentaire ont été les deux principaux sujets mis en avant par la FNSEA lors de sa conférence de rentrée, le jeudi 2 septembre. Le syndicat majoritaire a tenu à souligner que son secteur s’inscrit dans un cadre bien plus large que la « simple » sphère agricole.
« Tous nos sujets agricoles et alimentaires s’inscrivent dans une actualité beaucoup plus large », analyse d’entrée Christiane Lambert, présidente de la FNSEA à l’occasion de la conférence de rentrée du syndicat. Concernant le climat, la représentante de la profession agricole demande au gouvernement d’être plus actif sur la réponse à donner face au changement climatique, en particulier sur la gestion de l’eau. « Depuis la dernière élection présidentielle, il n’y a eu que trois PTGE (projets de territoire pour la gestion de l’eau) créés. Nous demandons un grand plan de construction de réserve d’eau », insiste Christiane Lambert.
Les chantiers du Varenne de l’eau démarrés au début de l’été se donnent pour objectif de répondre à ce type de problématique. « Il faut que Julien Denormandie soit le ministre de la décision, de la concrétisation », explique la présidente du syndicat, rappelant que trop de ministres avant lui ont eu « des belles paroles mais pas d’actes concrets derrière ». Sur le volet Gestion des risques du Varenne de l’eau, la FNSEA souhaite que « la solidarité nationale se traduise par des annonces concrètes » et que celle-ci soit inscrite dans le Projet de loi de finance (PLF) 2022.
Rapide bilan des intempéries
Pour illustrer la nécessité d’agir vite, la FNSEA a énuméré les dégâts occasionnés par les intempéries au printemps et cet été. « Le changement climatique a été implacable cette année. Grêle, tempête, bruine permanente… Les volumes et la qualité ont été impactés. Mais on note que l’année a été bonne en ce qui concerne les fourrages, après deux années de forte sécheresse », observe Christiane Lambert. Sur les récoltes arboricoles, les chiffres sont sévères, « de -60 % à -78 % en abricots et cerises ». Aussi, la chute de la production mondiale en blé dur inquiète les pastiers français. « Le Canada a perdu 32 % de sa récolte cette année, c’est du jamais vu », note Christiane Lambert.
Hause des matières premières
Ajouté au contexte de crise climatique, l’envolée des prix des matières premières a également été abordée. « En volaille, le prix des céréales a augmenté de +30 % depuis le 4e trimestre 2020. Le coût de production a pris +11 % en répercussion. Cela, sans compter la hausse des autres matières premières (plastique, carton, huile, pétrole, de l’ordre de +5 à +40 %). L’impact au global est de +12,5 % en moyenne sur les coûts de production en volaille. Et de l’autre côté, vous avez les distributeurs qui vous disent, ce ne sera pas plus de 2 %. Qui va payer l’addition ? », interroge Christiane Lambert.
La souveraineté alimentaire : autre combat
Réduire au maximum tous les types de dépendance, tel est l’objectif revendiqué par la FNSEA. « La juste rémunération des agriculteurs, c’est ça aussi la souveraineté alimentaire. Un revenu digne pour les agris, c’est un moyen d’accompagner les transitions », note Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. La proposition de loi Besson-Moreau qui sera débattue au Sénat le 15 septembre est une occasion, selon la FNSEA, d’avancer sur ce sujet. Jérôme Despey a aussi rappelé que la contractualisation pluriannuelle figurait parmi les outils permettant de rééquilibrer le rapport de force avec les interlocuteurs de l’aval. « La non-négociabilité du prix des matières premières doit s’appliquer », a-t-il déclaré.
La FNSEA en a profité, à la fin de la conférence, pour indiquer les dates de son congrès national qui aura lieu du 21 au 23 septembre prochain. Deux thématiques principales sont au programme : la rénovation de l’organisation interne du syndicat en matière de gouvernance, de méthodologie, et les clés pour rendre la ruralité plus dynamique et vivante.