La Fnsea présente ses vœux pour l'année 2023
La Fnsea a présenté ses vœux ce mercredi 11 janvier, par l’intermédiaire de sa présidente Christiane Lambert et de son secrétaire général Jérôme Despey. Tous deux ont pris la parole à tour de rôle pour revenir sur les événements marquants de 2022 et se projeter sur l’année 2023.
Malgré une année 2022 ébranlée par de nombreux conflits dans le monde, dont le déclenchement par la Russie de la guerre en Ukraine le 24 février, « l’agriculture a réussi à écrire un récit positif », a déclaré fermement Christiane Lambert. Cette dernière s’est d’ailleurs félicitée de la place que tient désormais l’agriculture dans l’agenda des décideurs politiques « que ce soit à Paris ou à Bruxelles ». « Même si c’est toujours plus lent à Bruxelles… » a-t-elle tout de même ajouté, regrettant cette tendance des instances européennes à avoir un train de retard.
Alors que les conditions climatiques ont été particulièrement rudes pour les agriculteurs en 2022, avec notamment des records historiques de sécheresse, Christiane Lambert en est certaine, « aujourd’hui, il n’y a plus aucun agriculteur climato-sceptique ». Ceux-ci n’ont pas d’autre choix que de s’adapter à un environnement de plus en plus imprévisible et ont tout intérêt à assurer leurs arrières. Avec l’entrée en vigueur au 1er janvier 2023 de la loi portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture, la Fnsea a annoncé viser « 60 % des surfaces agricoles assurées en 2030, contre 30 % aujourd’hui ».
Une année 2023 qui commence fort
L’année 2023 commence sur les chapeaux de roue. Mardi 10 janvier, le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables a été adopté par l’Assemblée nationale en première lecture. « Cette loi est importante, car elle va réguler le développement du photovoltaïque au sol », a rappelé Christiane Lambert. En pleines négociations commerciales 2023, la proposition de loi du député Frédéric Descrozaille (groupe Renaissance) qui vise à compléter les lois Egalim 1 et 2 est également en pourparlers. Elle est d’ailleurs examinée ce jour (11 janvier) par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. La présidente de la Fnsea, qui craint un « détricotage des deux dispositifs Egalim » sous prétexte de l’inflation, a toutefois rappelé, sans nier la réalité de la précarité alimentaire, que ladite inflation sur la dépense alimentaire ne représente que « 12 % de 13 % du budget des ménages », à comparer avec d’autres postes de dépense beaucoup plus onéreux comme celui de l’énergie.
La réforme des retraites, le carbone, la grippe aviaire, la double souveraineté alimentaire et énergétique, le défi démographique, le renouvellement des générations en agriculture, mais également la concertation sur le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles qui décidera de « l’avenir de l’agriculture pour les vingt prochaines années » ont également été abordés lors de cette conférence de presse.
Enfin, ce n’est plus un secret pour personne, Christiane Lambert a profité de cette prise de parole publique pour revenir sur sa volonté de ne pas se représenter pour un troisième mandat à la tête de la Fnsea lors du prochain congrès qui se tiendra à Angers du 29 au 31 mars. Évoquant un poste « très prenant et stressant », elle a fait part de son souhait d’avoir « une vie après la Fnsea » et de consacrer plus de temps à sa famille. Alors qu’il lui reste un peu plus de deux mois pour faire ses adieux, Arnaud Rousseau est pour l’heure le seul candidat à sa succession.