JA et FNSEA partagent leurs revendications sur fond de crise
Les deux syndicats ont tenu, jeudi 29 août, une conférence de rentrée. L’occasion de communiquer les attentes très fortes du monde agricole tant sur le plan conjoncturel que structurel.
« Nous sortons d’un été difficile », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Avec une récolte de blé historiquement basse et des crises sanitaires, FCO et MHE, qui menacent de s’étendre dans l’Hexagone, la période estivale n’a pas épargné le secteur agricole.
Dans l’immédiat, JA et FNSEA demandent à ce que les agriculteurs touchés puissent bénéficier de prêts bonifiés « à des taux les plus faibles possibles ». Et s’agissant des maladies animales, d’obtenir « rapidement des vaccins pris en charge totalement par l’État pour les premières vaccinations ».
Présentation du projet de loi « Entreprendre en agriculture »
« À ces crises conjoncturelles, s’ajoutent des crises structurelles », a poursuivi le président de la FNSEA. Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, le projet de loi PLOA a été suspendu. Durant tout l’été, JA et FNSEA ont donc travaillé à l’élaboration d’une nouvelle loi « clés en main » articulée autour de 39 propositions (cf. encadré ci-dessous). « On en a profité pour compléter le PLOA en ajoutant des volets tels que la compétitivité et la simplification. On a repris ce qui a été porté pendant les mobilisations », précise Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs.
Une colère qui ne décolère pas
Les deux représentants agricoles ont expliqué que pour l’heure, de « nombreux engagements du gouvernement ne sont pas tenus », comme par exemple les prêts financés par la BPI ou le contrôle unique dans les exploitations, pour lequel ils disent être « toujours en attente du décret ». « Nous avons besoin de clarté, de lisibilité », ont-ils rappelé, insistant sur la très forte attente des agriculteurs de mesures concrètes. « Quand on n’est pas capable de répondre à des gens responsables, cela peut mener à de la désespérance et de la colère », a observé Arnaud Rousseau. « Les prochaines semaines vont être décisives », a-t-il conclu.
Le texte s’articule autour de six grandes thématiques :
- Réaffirmer et conforter la souveraineté alimentaire ;
- Accompagner les transitions et pouvoir produire ;
- Garantir le revenu des agriculteurs et renforcer la compétitivité ;
- Proposer un métier attractif et répondre à l’envie d’entreprendre ;
- Orienter la transmission et oser l’installation des jeunes ;
- Simplifier le quotidien des agriculteurs et alléger leurs contraintes.