Barbara Pompili tend la main aux éleveurs
La ministre de la Transition écologique s’est rendue dans les Hautes-Alpes pour échanger avec les éleveurs confrontés à la prédation. Barbara Pompili s’est montrée compréhensive et encourageante.
Décidément, Barbara Pompili, ministre de la Transition énergétique depuis deux mois, semble se positionner du côté des agriculteurs. Après son rétropédalage concernant l’autorisation des néonicotinoïdes pour la filière betterave, elle vient de s’engager à trouver des solutions pour faire face à la prolifération du loup. En déplacement dans le Champsaur (Hautes-Alpes), la ministre a reconnu la difficulté pour « les personnes qui doivent affronter la prédation ».
« Personne sur le bord du chemin »
À huis clos, la ministre et les éleveurs ont fait le point sur la prédation et sur la pression mise sur les éleveurs, qui peinent à installer des jeunes, à obtenir des labels pour leurs troupeaux… Le pastoralisme est pourtant l’un des modes d’élevage les plus respectueux de l’environnement. Barbara Pompili a affirmé vouloir « protéger les éleveurs » et « ne laisser personne sur le bord du chemin ».
« La ministre n’a pas fait de grande annonce, reconnaît Edouard Pierre, président départemental des JA, et responsable du dossier loup. Mais nous sommes satisfaits des échanges, elle nous a écoutés et veut qu’on travaille ensemble pour avoir des résultats dans deux ans. » La ministre a tout de même indiqué que les caméras thermiques seraient bientôt autorisées pour les tirs de défense, la plupart des attaques de loups ayant lieu la nuit.
Le nombre de loups sous-estimé ?
Pour autant, le gouvernement ne prévoit pas d’augmenter le plafond d'abattage, fixé à 19 % pour 2021, malgré une hausse importante du nombre de loups ces dernières années. Selon l’Office français de la biodiversité, la population serait de 580 individus en juin 2019, contre 50 de moins l’année d'avant. Une augmentation moindre par rapport à 2018 (+100 loups), qui avait permis de dépasser le seuil de 500 individus, prévu pour 2023.
Les éleveurs ne sont cependant pas d’accord avec ces chiffres, qu’ils estiment largement sous-estimés. « On a une prédation qui ne cesse d’augmenter, alors que les éleveurs font de plus en plus de démarches de protection » se désole Edouard Pierre. Et dans les faits, 98 % des troupeaux du département sont protégés : présence humaine permanente en alpages, clôtures électrifiées et plus de 800 chiens de protection dans l’ensemble des Hautes-Alpes. Des efforts insuffisants pour endiguer la prédation.
Si au sein de JA Nat’, c’est Bertrand Gerbet, 36 ans, qui depuis deux mandats s’occupait de la montagne et de l’ours, Edouard Pierre a été son bras droit en charge du loup. Après le congrès d'octobre, le président des JA Hautes-Alpes va conserver les compétences sur ce dossier de plus en plus sensible.
« On a très bien travaillé tous les deux ensemble, se réjouit Bertrand Gerbet. Au congrès, je passerai également la main sur le dossier montagne, mais je ne me fais pas de soucis car les régions sont très bien préparées. Et puis, il faut laisser la place aux plus jeunes ! »