Sur le terrain

Des ânes pour lutter contre la prédation lupine

Rodrigue Coulinge, JA âgé de 23 ans, est salarié dans une exploitation située en Bourgogne Franche-Comté, qui a la particularité d’avoir introduit des ânes pour dissuader les loups de s’attaquer au bétail.

Des éleveurs utilisent l'âne pour la protection du troupeau.
Rodrigue à la tête de son troupeau.

« Dix ânes assurent aujourd’hui la protection de nos centaines de génisses », explique Rodrigue Coulinge, jeune agriculteur, qui admet ne pas avoir été très convaincu au début. Mais, ce qui l’a poussé à tenter l’expérience, « c’est le côté relationnel que l’âne a envers le troupeau. Il est plus facile de gérer un âne qu’un chien type patou ».

La protection des troupeaux par les ânes n’est pas très connue chez les éleveurs. Pourtant, cette pratique présente des avantages. Les ânes sont des animaux territoriaux qui possèdent un instinct naturel pour repousser activement les prédateurs canins afin de défendre leur territoire.

« J’ai constaté qu’il y avait une relation conflictuelle entre nos ânes et nos chiens. C’est d’une part ce qui m’a poussé à croire qu’ils pourront dissuader les loups. Et à comparer les coûts entre un chien et un âne, on voit nettement la différence. L’âne est plus facile à entretenir que les chiens de protection », témoigne Rodrigue Coulinge.

Une protection efficace ?

« On n’est pas sûr de l’efficacité de ce type de protection », admet le jeune homme, parfois quand on va voir les génisses, cela nous arrive de ne pas trouver les ânes. Ils ont tendance à faire bande à part ». Pour l’heure, son troupeau n’a jamais subi d’attaque, mais l’éleveur reste prudent. « J’ai lu des articles qui rapportaient que des élevages, malgré la présence des ânes, avaient subi des prédations. Et que même certains avaient perdu des ânes au lieu des génisses ».