Politique et société

SIA 2025 : une édition où « tout le monde a retrouvé la sérénité »

Le salon de l’agriculture a clôturé dimanche sa 61e édition à Paris, attirant 607 503 visiteurs et signant ainsi un retour à la sérénité après une édition 2024 mouvementée. Pour cette année, le thème retenu était « L’agriculture, cette fierté française ».

61e édition du salon de l'agriculture à Paris.

Clôturé dimanche 02 mars, le salon de l’agriculture a enregistré une légère hausse (+0,64 %) par rapport aux 603 652 de l’édition précédente. Jérôme Despey, président du SIA, a souligné que « tout le monde a retrouvé la sérénité », contrastant avec l’ambiance houleuse de 2024 marquée par l’arrivée mouvementée du président Emmanuel Macron.

Des échanges apaisés et encadrés

« La mise en place d’une charte rigoureuse pour encadrer les visites politiques a permis d’éviter tout débordement », déclare le président. Cette année, les délégations ont été réduites et encadrées, ce qui a abouti à l’absence d’altercations majeures lors de la venue des ministres et chefs de partis. « Les échanges, parfois animés sur des sujets sensibles – du Mercosur aux moyens de production – se sont déroulés dans un climat de calme retrouvé », complète-t-il.

Des débats sur l’avenir agricole

Au cœur des échanges, les débats ont abordé le renouvellement des générations, aussi bien au sein des coopératives agricoles que sur les questions de foncier. Un enjeu crucial, dans la mesure où près de deux tiers des agriculteurs devraient prendre leur retraite dans les cinq prochaines années, libérant ainsi des millions d’hectares à transmettre. Maxime Buizard-Blondeau, membre du bureau de Jeunes Agriculteurs, a mis en garde : « On observe deux grands risques : le rôle des collectivités qui achètent de plus en plus de foncier et la fragilisation du statut du fermage qui se doit d’être rafraîchi, sans doute par une valorisation de la rémunération du propriétaire. »

Une dimension internationale apaisée

Il s’est distingué par une ouverture internationale sans précédent avec, pour la première fois, un pays à l’honneur illustrant la volonté du salon d’élargir ses horizons et de renforcer les coopérations agricoles. Pour sa première édition à la présidence, Jérôme Despey a également salué l’impulsion donnée à l’aspect international du salon, avec un pays à l’honneur, le Maroc. « Malgré quelques réticences – certains agriculteurs évoquant la tomate marocaine comme symbole d’une « perte de souveraineté agricole » –, les échanges entre producteurs français et marocains ont permis d’envisager des pistes pour harmoniser les cycles de production », informe le président du salon.

Regards croisés sur l’avenir

Emmanuel Macron, intervenu dès son arrivée le samedi 22 février, a souligné la nécessité d’un renouvellement des générations et d’une production destinée non seulement à nourrir les Français et les Européens, mais aussi à soutenir l’exportation. Interrogé sur l’accord Mercosur, le président a rappelé que « les négociations restent au même endroit », faute de visibilité et de clauses protectrices, et a appelé à une régulation afin de préserver la souveraineté alimentaire.

Cet événement, riche en rencontres et en débats, marque un tournant pour l’agriculture française. Entre traditions et défis contemporains, la 61e édition du Salon de l’agriculture offre à la fois un répit bienvenu et des pistes concrètes pour l’avenir du secteur.

Quelques chiffres clés du SIA 2025.
Quelques chiffres clés du SIA 2025. Source : site du salon.