Jeunes Agriculteurs demande « un plan de défense pour l’agriculture »
À la veille de la 61e édition du salon, Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs, appelle à la construction d’« un plan de défense » pour le secteur agricole. Objectif : mieux protéger l’agriculture face aux « attaques douanières », renforcer sa capacité à produire et exporter, et booster sa compétitivité en prenant part au développement des outils de l’intelligence artificielle.

Le 22 février signe la date d'ouverture de l’incontournable rendez-vous entre le monde agricole et le grand public. La veille, Jeunes Agriculteurs a souhaité présenter les enjeux de cette 61e édition dans un contexte toujours sous tension.
« Un plan de défense pour l’agriculture »
« La venue du président de la République au salon est plus symbolique que politique, et il doit incarner une vision forte pour l’agriculture française », estime Pierrick Horel à l’occasion d’une conférence de presse tenue vendredi 21 février. Dans un contexte mondial où les tensions commerciales se durcissent, notamment sous l’effet des politiques protectionnistes du président américain Donald Trump et des incertitudes liées à la guerre en Ukraine, JA appelle à une réaction rapide.
Ce plan de défense devrait s’articuler autour de trois grands axes : « Renforcer la production et l’exportation agricole, investir massivement dans les technologies et l’intelligence artificielle pour moderniser le secteur et protéger les filiales agricoles françaises des attaques douanières. Sans capacité à se protéger, nous serons vite dépassés », prévient le président de JA.
Un salon « sous tension »
Pierrick Horel anticipe un salon « sous tension », toujours marqué par des attentes fortes côté agriculteurs. « L’agriculture française est toujours en crise. 2024 a été une année catastrophique sur le plan météorologique et économique, et l’intérêt général majeur annoncé par Emmanuel Macron l’an dernier ne suffira pas », analyse-t-il.
La Loi d’orientation agricole (LOA) adoptée récemment envoie selon lui « un bon signal à la veille de l’ouverture du salon », avec notamment la création d’un guichet unique et l’instauration d’un diagnostic modulaire. Même s’il estime qu’elle ne satisfait pas toutes les attentes. « C’est une première pierre de l’édifice, mais il faut aller plus loin », insiste Pierrick Horel, qui attend en parallèle beaucoup du projet de loi Duplomb-Menonville relatif à la simplification et la levée des contraintes administratives en agriculture.
Plans et contrats d’avenir
Face aux défis climatiques et économiques, Jeunes Agriculteurs milite pour des plans et contrats d’avenir, en vue de mieux accompagner les jeunes installés dans les transitions. « Beaucoup n’ont connu que des années de crises. Ils ne disposent ni des outils ni d’une vision claire pour s’adapter », déplore Pierrick Horel. Ce plan doit leur apporter des garanties de résilience de leurs exploitations. »
Loi sur le foncier et budget Pac
Autre sujet majeur porté par JA : le foncier. « L’accès à la terre reste un frein à l’installation », insiste le président JA. Le syndicat entend profiter du salon pour « faire signer une charte d’engagement sur le foncier à plusieurs acteurs, dont la Safer et les collectivités territoriales », informe Pierrick Horel. Objectif visé : établir des « états généraux du foncier cette année ».
JA revendique également que les aides de la Pac soient fléchées « sur des actifs avec un accompagnement majoré pour relever le défi de la transmission des exploitations ». Le syndicat plaide ainsi pour « un budget rehaussé à 10 % d’aides dédiées à l’installation ».
« Voilà le fil rouge, l’état d’esprit que le syndicat veut insuffler […] On veut dépasser ce marasme ambiant. Il ne faut pas occulter celles et ceux qui réussissent. L’enjeu d’attirer dans le métier est plus que capital aujourd’hui », conclut Pierrick Horel.