« Plus on monte en gamme, plus on est fier de ce que l’on fait »
Jérémy Desassur, 23 ans, est un jeune éleveur de Limousine dans la Creuse. Il est engagé dans la démarche Label Rouge. Installé sur la ferme familiale depuis 2020 en Gaec avec son père, il participe au Salon de l’agriculture cette année pour la neuvième fois. À la veille du premier jour du Sia, il témoigne sur sa vie de jeune éleveur, amoureux de son métier autant que de ses animaux.
Le Sia rouvre ses portes après une année blanche l’année dernière, comment vous sentez-vous ?
Je suis très heureux d’y participer à nouveau après deux années quelque peu bouleversées. Ravi de pouvoir partager avec les consommateurs, de leur montrer ce que l’on fait et de leur donner envie d’aimer ce que l’on produit.
Vous êtes engagé en Label Rouge, qu’est-ce qui a motivé votre démarche ?
En viande bovine Label Rouge, nous travaillons exclusivement avec des races à viande : Charolaise, Limousine, etc. Toutes ces races présentent des qualités gustatives exceptionnelles. Le cahier des charges est exigeant. Nos bêtes sont nourries essentiellement avec une alimentation provenant de la ferme (à plus de 80 %). Leur bien-être est une priorité pour nous et un gage de qualité supérieure tant sur le plan gustatif que sanitaire. C’est ce vers quoi essaie de tendre tout éleveur.
La filière bovine connaît une situation de crise récurrente, en tant que jeune éleveur, quel regard portez-vous sur cette réalité ?
Un jeune qui s’installe aujourd’hui, peu importe la filière, c’est un pari, il joue un peu sa vie car ça demande des sacrifices. Oui, quand on est jeune et qu’on s’installe, qu’on aime son métier et ses bêtes, qu’on est épanoui, on ne pense pas vraiment à la situation de la filière. Mais quand on est dedans et qu’on observe les réalités économiques, on comprend très vite que c’est différent, les investissements sont considérables. Après avoir dit ça, ce métier on le fait par passion et par amour des animaux, alors on se serre les coudes en se disant que ça ira mieux demain. Peut-être qu’on a tort mais au moins on y croit.
Qu’est-ce que vous aimeriez dire aux jeunes qui aimeraient se lancer comme vous dans cette filière ?
Il y aurait plein de choses à dire. On a besoin de jeunes, de repreneurs. Il y a plein de départs à la retraite ! On a besoin d’éleveurs. Il ne faut pas trop se poser de questions, quand on aime ce que l’on fait et qu’on le fait bien, il n’y a pas de raisons que ça ne marche pas. Ce qu’il faut, c’est être au maximum autonome dans sa production, pour réduire les achats. Et puis oui, plus on monte en gamme, plus on est fier de ce que l’on fait. Je suis fier personnellement de remplir un cahier des charges, c’est gratifiant, ça motive. Et il ne faut pas se le cacher, ça permet d’être mieux rémunéré, la garantie des prix est assurée et on sait que derrière ça travaille bien aussi.
Jérémy Desassur participe aux Victoires des viandes de bœuf Label Rouge au Salon de l'agriculture. Les jurys viendront réaliser leur sélection le lundi 28 février et les récompenses se feront le mercredi 2 mars dans le Hall 1 (grand Ring), de 13h à 14h.