« Concilier vie familiale et vie professionnelle est un défi quotidien »
Originaire de Ruillé-en-Champagne dans la Sarthe, Charlotte Debosque, 31 ans, a décidé de quitter son métier d’inséminatrice pour s’installer en 2020 sur l’exploitation de sa belle-famille. En Gaec avec Pierre son mari, et Catherine sa belle-mère, la jeune maman a notamment contribué à développer la vente directe.
« Une passionnée de nature et d’animaux », c’est comme cela que se décrit Charlotte. Sur ses prairies, elle laisse paitre son troupeau de Rouge des Prés et ses 30 brebis Bleu du Maine. « C’est satisfaisant de voir mes animaux pâturer, cette activité permet de maintenir un beau paysage autour de nous », s’enthousiasme-t-elle. Le Gaec Debosque totalise une surface de 350 hectares et compte également un atelier de poules pondeuses Label Rouge. Depuis son installation, Charlotte a décidé de développer le circuit de vente directe. Une activité que son mari et sa belle-mère avaient démarrée en 2004. « Cette vente sans intermédiaire nous permet de mieux valoriser nos produits, de mettre en avant notre élevage et d’expliquer comment nous produisons », détaille Charlotte.
« L’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle n’est jamais simple à trouver »
Après sept années passées à travailler comme inséminatrice, Charlotte a pris un virage en 2020 en décidant de s’installer. Sa passion pour les vaches était trop forte. Mais elle ne voulait pas se lancer seule. « L’élevage est un métier prenant. Alterner des tâches physiques et la vie de famille, seule, ne serait pas une chose évidente », confirme aujourd’hui la jeune maman. D’après elle, « concilier vie familiale et vie professionnelle est un défi quotidien, l’équilibre entre les deux n’est jamais simple à trouver. Que ce soit pour la femme comme pour l’homme ! Être en couple aide effectivement beaucoup ! » La jeune femme en est consciente, travailler à deux permet de diviser les tâches d’autant. Aujourd’hui installée en Gaec, elle s’occupe du suivi de son cheptel, en particulier les pratiques d’insémination et d’échographie, ce qui lui permet de ne pas devoir faire appel à un praticien.
Le Service de Remplacement, un outil essentiel
Lorsque Charlotte a dû prendre son congés maternité, le Gaec familial a été dans l’obligation de la remplacer. Ils ont donc eu recours au Service de Remplacement (SR). « Heureusement pour nous, j’ai été remplacé sans difficulté », témoigne Charlotte, qui a pu vivre ainsi plus sereinement cette période. « On a eu la chance d’embaucher un jeune via le SR, pour que ce soit pris en charge. Sinon, je ne sais pas comment nous aurions géré. J’ai été remplacée correctement et l’exploitation n’a pas eu de difficulté, sauf pour la vente directe que personne ne pouvait assurer. Malheureusement, nous l’avons mise en stand-by durant cette période. »
Charlotte a décroché son bac scientifique en 2010, et obtenu un BTS en production agricole puis une licence professionnelle en management des entreprises agricoles en 2013. Elle a ensuite travaillé sept ans comme inséminatrice. Depuis 2020, elle exerce le métier éleveuse.
« J’ai connu JA avant mon installation parce que j’accompagnais Pierre mon mari aux événements. C’est important pour moi d’échanger avec d’autres agriculteurs. J’interviens aussi à la chambre d’agriculture Pays de la Loire sur le parcours à l’installation pour parler de mon expérience de jeune installée. Je suis aussi souvent sollicité par les médias, en tant que femme, pour parler de mon métier et expliquer l’activité de vente directe. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à intégrer JA, pour amener une ouverture d’esprit et apporter notre façon à nous les femmes de raisonner, différente de celle des hommes ; ce qui ne peut qu’être bénéfique », souligne Charlotte.