Les prix des produits agricoles bouleversés par le Coronavirus
Le coronavirus Covid-19 impacte les cours mondiaux des matières premières et notamment des produits agricoles. Le blé et le soja souffrent des incertitudes planant sur les échanges internationaux, tandis que le tarif de l’ail est en hausse.
Entre la guerre commerciale USA-Chine et USA-Union européenne, le Brexit et la crise de l’huile de palme dans le sud de l’Asie, les cours mondiaux de produits agricoles étaient déjà chamboulés. Outre cette géopolitique instable, le climat de plus en plus extrême (2019 a été la deuxième année la plus chaude de l’histoire) a lui aussi perturbé les prix des matières premières. Mais le coronavirus Covid-19, apparu il y a deux mois et demi dans la province du Hubei, en Chine, achève de rebattre les cartes du commerce mondial.
L’accord USA-Chine en suspens
Les États-Unis et la Chine ont signé le 15 mars la première phase d’un accord commercial qui prévoit que Pékin augmente de 200 milliards de dollars ses importations de produits américains, dont 50 milliards de dollars de produits agricoles et en particulier du soja. Pourtant, le coronavirus a mis cet accord en suspens, un nombre important d’usines chinoises étant à l’arrêt, et les transports en avion étant largement supprimés. La Chine avait déjà réduit ses importations de céréales en 2019, suite à la grippe aviaire et à la fièvre qui avait décimé son cheptel porcin.
Les céréales et le café en baisse
Les États-Unis, la Russie, le Brésil se retrouvent en surproduction de céréales, ce qui fait chuter des prix qui étaient au début de l’année en remontée par rapport à 2019, mais 30 à 40 % plus bas qu’il y a dix ans. Le café a pour sa part perdu 20 % de sa valeur, les autorités chinoises ayant ordonné la fermeture des boutiques et lieux de consommation pour endiguer le virus. Autre indicateur de la baisse du commerce mondial : l’indice du prix du fret maritime, qui est à son niveau le plus bas depuis quatre ans, et influe grandement sur la conjoncture mondiale.
Quelques productions parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu. L’ail par exemple, dont 80 % de la production mondiale est chinoise, a vu sa valeur augmenter, avec la baisse des exportations chinoises. Une aubaine pour d’autres pays comme l’Espagne, premier producteur européen, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il ne pourra pas répondre à la demande mondiale.