Le Service de remplacement (SR), un outil qui gagne à être connu
L’outil SR permet aux agriculteurs de se faire remplacer sur leurs exploitations. Congés, maladie, accident, mandat syndical à honorer... Les raisons ne manquent pas. Dans un monde où les jeunes, à la recherche d’un meilleur équilibre vie personnelle-vie professionnelle, priorisent de plus en plus la flexibilité au travail , l’outil SR apparaît être un levier déterminant pour inciter les jeunes à tenter l’aventure agricole.
« La grosse problématique aujourd’hui, on la connaît tous. C’est celui du renouvellement, de réussir à transmettre les exploitations », a déclaré Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France à l’occasion d’une conférence tenue le mardi 28 février au salon de l’agriculture et réunissant des représentants de think tank, parlementaires et journalistes. « Plus de 50 % des exploitants n’ont pas encore identifié de repreneurs, pour nous en tant que distributeur qui voulons s’approvisionner localement c’est une catastrophe. Avec le Covid, les Français ont dit qu’ils voulaient manger français. Ce n’était pas gagné il y a encore quelques années, mais aujourd’hui c’est acté. Mais pour y arriver, il faut qu’on ait des agriculteurs sur le territoire », a développé le représentant de Lidl.
Cela fait maintenant trois ans que le distributeur a établi un partenariat avec Service de remplacement France. À raison de 5 centimes d'euros ponctionnés sur près de 150 références origine France, il finance à hauteur de 300 000 euros par an la structure SR. Depuis 2020, 7 000 journées de remplacement ont ainsi pu être offertes.
« Le service de remplacement est la solution pour nous agriculteurs de prendre du temps pour soi. On se fait remplacer aujourd’hui pour de multiples raisons : congés, maladie, accident, formation, mandats syndicaux, congés paternité, maternité… », a précisé Marc Spanjers, éleveur laitier en Charente et secrétaire général de Service remplacement France.
« Depuis que je suis adhérente, j’ai fait appel au SR pour un accident, deux congés maternité et la prise de nombreux congés. Je suis partie aux sports d’hiver pas plus tard que la semaine dernière grâce à cet outil », est venue témoigner une éleveuse.
Un défi de recrutement réel
« Avant, la main-d’œuvre était plus formée, il s’agissait la plupart du temps de filles et fils d’agriculteurs qui connaissaient le métier. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes embauchées en tant qu’agent de remplacement, viennent d’ailleurs, et donc nécessitent d’être davantage formées », a indiqué Marc Spanjers qui précise que le défi actuel est de recruter des agents. Une situation imputée selon lui à des années de mauvaise publicité véhiculée sur le monde agricole. « On a du mal à recruter des agents de remplacement parce que ça fait 30 ans que l’on rabâche que le métier d’agriculteur est dur, pas rémunéré, ingrat. La faute au monde agricole qui a dégouté ses propres enfants d’y aller. Je caricature bien sûr, mais aujourd’hui il faut valoriser nos métiers, par le prix encore et toujours et par la qualité de vie. Et le Service de remplacement est justement un outil pour y répondre », analyse Marc Spanjers.
- 320 Services de remplacement présents sur tout le territoire métropolitain et l’île de La Réunion
- 70 000 chefs d’exploitation agricole adhérents
- 15 000 agents de remplacement
- 400 collaborateurs administratifs
- 3 000 agricultrices et agriculteurs bénévoles
- 5 millions d’heures de remplacement réalisées chaque année