Le secteur agricole plus que jamais en mode « ON »
Les agriculteurs et salariés agricoles français ont répondu présents dès le début de la crise du coronavirus, alors même que les consommateurs, craignant la pénurie, dévalisaient les supermarchés.
Alors que les soignants se démènent dans les hôpitaux, centres de santé et Ehpad, pour les agriculteurs, c’est dans les champs que tout se joue. Baptiste Menon, JA en Centre-Val de Loire, a décidé de transformer son semis d’orge destiné à la production de bières, en semis de blé dur. « C’est risqué, mais c’est vraiment pour répondre à la demande potentielle », explique-t-il. Si le confinement est devenu le quotidien de la plupart des français, les agriculteurs, eux, n’ont d’autre choix que de travailler d’arrache-pied pour continuer à nourrir la population. Au risque, comme le souligne Baptiste Menon, de tomber malade du Covid-19.
« Tous les agriculteurs prennent des risques à continuer à côtoyer la population au lieu de rester confinés chez eux. »
#OnVousNourrit
Des initiatives fleurissent un peu partout pour mettre en avant ce travail de l’ombre. Sur twitter, une véritable communauté s’est formée sous le hashtag OnVousNourrit, lancé par les Jeunes Agriculteurs de Dordogne puis relayé dans toute la France. On y retrouve des selfies d’agriculteurs fiers de participer à l'effort collectif, des photos de leurs cultures, de leurs récoltes ou de leurs bêtes, mais aussi des idées de recettes pour égayer le confinement des Français ! Une manière de remettre sur le devant de la scène ces acteurs dont l'action est essentielle pour conserver l'équilibre alimentaire mais aussi social et économique d'un pays.
La crise du coronavirus est également l’occasion pour certains producteurs, contraints de faire de la vente directe à la ferme pour écouler leurs produits, de se faire connaître. « On voit beaucoup de nouvelles têtes depuis le début de la crise, et les gens ont l’air très satisfaits des produits que nous proposons », se réjouit Sébastien Rabot, éleveur et transformateur laitier dans la Marne. Cette crise est peut-être l'occasion de rapprocher durablement consommateurs et producteurs.
« Quoi qu’il en soit, on espère vraiment que la période que nous traversons va faire changer les mentalités, et qu’on arrêtera de nous accuser de tous les torts », confie Baptiste Menon.
Retrouvez le dossier consacré aux actions des agriculteurs pendant la crise dans le JA mag de mai-juin (sortie début mai).