JA expose ses priorités politiques
Lors de sa traditionnelle conférence de rentrée, tenue le mardi 15 septembre, le syndicat jeune a fait un mini bilan de l'année écoulée et de cet été en particulier, témoin de plusieurs victoires syndicales. L'occasion aussi de rappeler ses positions sur les principaux chantiers qui l'animent : RGA, transmission, foncier, Pac, gestion des risques, EGA, prédation et tous les volets liés au Plan de relance.
Les élus du syndicat jeune ont débuté leur conférence de rentrée en dressant un premier bilan de l'été qui s'achève, un été qu'ils jugent rude, marqué par des épisodes de sécheresse sévères et une prédation toujours plus importante. « À la date du 30 juin, 3 872 dossiers de demandes d’indemnités avaient déjà été déposés, a souligné Arnaud Gaillot, secrétaire général à JA. Et, entre 2016 et 2019, ce sont 50 000 animaux qui ont été prédatés ». Si le loup est aujourd’hui l’emblème de cette prédation, l’ours fait lui aussi de nombreuses victimes, dans les Pyrénées. Sans compter les vautours qui viennent se rajouter à la liste. « Il est grand temps de s’emparer du sujet et de donner aux agriculteurs les moyens de se défendre », a alerté Arnaud Gaillot. Le secrétaire général a également insisté sur l'urgence de prendre en compte le volet gestion de l'eau dans les discussions. « Il faut arrêter de stigmatiser les agriculteurs en disant que nous voulons juste arroser pour faire de l'intensif. [...] Construire des barrages permet aussi d'assurer des cours d'eau réguliers durant l'année, et ainsi, faire en sorte que la faune et la flore puissent être préservées ».
Des victoires syndicales à la clé
Le président Samuel Vandaele est quant à lui revenu sur les victoires syndicales de l’été. Tout d’abord, la mesure TODE (exonérations de cotisations patronales pour travailleurs occasionnels et demandeurs d'emplois) est finalement reconduite jusqu’en 2021. Ensuite, le calcul des cotisations MSA sur l’année N, en 2020, pour les agriculteurs les plus touchés par la crise sanitaire (perte de 50 % de leur chiffre d’affaires entre le 15 mars et le 15 mai, activité faisant partie de la liste des secteurs liés). Enfin, la mise en place d’une aide financière exceptionnelle à l’embauche d’apprentis, qui permet d’accroître le nombre de contrats d’apprentissage en 2020, y compris dans l’agriculture.
L'installation et la transmission
Les grands thèmes chers à JA ont ensuite été détaillés. Loïc Quellec, vice-président JA, est revenu sur l’installation. Malgré une légère baisse des installations aidées en 2019 (4990) par rapport à 2018 (5010), « les chiffres sont encourageants, car ils se stabilisent autour des 5000 », a indiqué l’élu. Il a toutefois rappelé que l’âge moyen des agriculteurs est aujourd’hui de 52 ans, et que seuls les deux tiers des exploitations seront renouvelés d'ici 2025 si rien n'est fait entre-temps. D’où l’importance de la promotion métier pour « attirer de nouveaux candidats ». Le vice-président salue au passage les annonces faites dans le cadre du plan de relance concernant la campagne de sensibilisation aux métiers du vivant.
Le mot d’ordre de la conférence de presse était aussi la transmission. « Comment faire en sorte que les cédants souhaitent transmettre leur exploitation à des jeunes plutôt que pour favoriser des agrandissements ? », s’est interrogé Loïc Quellec, pour qui une des solutions résiderait, entre autres, dans la formation initiale et continue des agriculteurs.
La gestion des risques
Baptiste Gatouillat, également vice-président JA, est ensuite intervenu sur la gestion des risques, avec une volonté affichée de renforcer les outils assurantiels, mais aussi, au niveau européen, de se doter d’outils tels que les aides contracycliques permettant de « corriger les fortes variations des cours des matières premières ». Il a également tenu à rappeler la position JA d’un budget fort alloué aux chambres d’agriculture, « le bras armé de l’agriculture ».
Position Pac et EGA
Aurélien Clavel, vice-président référent sur les questions économiques à JA a enchainé sur les enjeux de la Pac, avec un espoir : « qu’un accord soit trouvé d’ici début 2021 ». Par ailleurs JA souhaite que pendant les deux années de transition, les outils actuels soient maintenus et que soit appliquée dès cette période de transition la définition du « véritable agriculteur » pour « enclencher la démarche pour les valoriser ». Aurélien Clavel a rappelé que JA restait proactif sur le sujet de la Pac en attendant d’avoir une vision plus claire du calendrier des négociations. L’élu a aussi déploré la mise en quarantaine des États généraux de l'alimentation (EGA) depuis la crise du Covid-19. « Les outils sont là, mais ne sont pas assez appliqués, regrette Aurélien Clavel. Nous devons reprendre ces travaux ».
Le foncier, toujours au cœur des préoccupations
Enfin, Sébastien Richard, élu JA national référent sur le foncier a rappelé les dates de la semaine du foncier qui se tiendra du 21 au 25 septembre. Cinq thématiques y seront abordées : l’urbanisation, avec l’objectif « zéro artificialisation nette », le photovoltaïque au sol, une mesure à laquelle s'oppose JA, le recensement des friches industrielles pour libérer du foncier, le contrôle des sociétés pour lutter contre la concentration du foncier, et enfin, la souveraineté alimentaire.
Samuel Vandaele a conclu cette conférence de presse par un rappel des principaux axes du plan de relance concernant l’agriculture que sont la formation agricole, et notamment la formation à la négociation commerciale, la campagne de communication des métiers du vivant, le diagnostic carbone pour les jeunes installés, la structuration des filières, et le plan protéine.
Concernant le bilan carbone, dont le financement est prévu pour les jeunes dans le plan de relance, Samuel Vandaele anticipe : « Il faudra aller au-delà du bilan, en accompagnant les jeunes dans les diagnostics afin de mettre en place les différentes préconisations. [...] Derrière il va falloir passer en mode projet, en mode rémunérateur ».
Tous ces chantiers seront défendus par les élus JA qui ont annoncé rencontrer le ministre de l'Agriculture et dans la foulée la ministre de l'Écologie d'ici une dizaine de jours.