Politique et société

Débat - Quelle place pour les jeunes agriculteurs dans les coopératives ?

Le jeudi 27 février 2025, sur le plateau de la Coopération Agricole au salon de l'agriculture, un débat essentiel a eu lieu, animé par le JA Mag. Autour de la table : Stéphanie Lebègue, administratrice nationale de Jeunes Agriculteurs et co-rapporteur du rapport d'orientation 2025, ainsi que Joël Boueilh, président des Vignerons Coopérateurs de France. Au cœur des discussions : la place des jeunes agriculteurs dans les coopératives et les défis à relever pour leur implication.

Joël Boueilh et Stéphanie Lebègue débatteurs.

L’implication des jeunes est un défi à relever. Pour Stéphanie Lebègue, le manque de représentation des jeunes dans les instances décisionnelles doit être questionné. « Lors des mobilisations de l’année dernière, on avait des agriculteurs qui manifestaient contre leurs coopératives, contre leurs MSA, les jugeant déconnectées de leurs réalités. Il faut comprendre à quel moment on a perdu le fil. »

Le cumul des mandats et la présence de « doubles casquettes » sont aussi perçus comme des freins à la participation des jeunes. « Le double casquette peut, peut-être, plaire aux anciens, mais il faut qu’ils sachent céder la place aux jeunes », a estimé Stéphanie Lebègue. Joël Boueilh, de son côté, admet que ce phénomène existe, mais le justifie en rappelant que « tout part de la base ».

Un enjeu de gouvernance

L'un des points de friction soulevés par la représentante des jeunes concerne le manque de renouvellement au sein des conseils d'administration des coopératives. « Ne nous méprenons pas ! Des gens qui veulent s’engager, donner du temps pour les autres, continuer à faire vivre leur exploitation, ça ne court pas les rues », a rappelé Joël Boueilh. Il souligne que le renouvellement se fait par tiers tous les trois ans, mais reconnaît que les départs ne sont pas massifs et que certains administrateurs restent en place longtemps.

Le foncier et l’installation des jeunes

Autre sujet majeur du débat : l'accès au foncier. Joël Boueilh a tenu à dissiper certaines critiques en précisant que « les coopératives mettent en place des moyens pour accompagner financièrement les jeunes, avec des avances de trésorerie ou du soutien direct ». Toutefois, certaines pratiques, comme la gestion en régie d'InVivo, inquiètent. « J’espère qu’après notre rapport d’orientation, beaucoup de jeunes retrouveront l’envie de retourner dans les coopératives », a conclu Stéphanie Lebègue.

Vers un renouveau des coopératives

Si des critiques existent, les coopératives restent des outils puissants pour accompagner les jeunes. « Les coopératives sont le meilleur outil pour accompagner les jeunes dans leur installation et leur épanouissement personnel en tant qu’agriculteur », a affirmé Joël Boueilh. La question du renouvellement des instances et de la formation des jeunes sera cruciale pour garantir leur avenir.