Économie

Bretagne : la chambre d’agriculture lance un autodiagnostic de l’employabilité en porc

La chambre d’agriculture de Bretagne prévoit de mettre en ligne en septembre un autodiagnostic gratuit pour les éleveurs de porcs qui permet d'améliorer l'attrait et la fidélisation des salariés. Il devrait être décliné en bovin-lait et étendu à la France entière dans les prochains mois.

Salariée en élevage porcin.

Cet autodiagnostic a pour objectif de regarder tous les points critiques du bon accueil des salariés dans son élevage de porcs, un secteur où les salariés sont aussi nombreux que les chefs d’exploitation. L’éleveur intéressé choisit une à six thématiques (aménager son lieu de travail, organiser le travail pour lui donner du sens, promouvoir la santé et la sécurité au travail, etc.) « et répond par oui ou par non à une dizaine de questions par thématique », explique Caroline Depoudent, chargée d’études « travail » à la chambre d’agriculture de Bretagne.

Après avoir répondu aux six thématiques (une vingtaine de minutes), il obtient une note d’employabilité qui identifie les points critiques de sa ferme : des locaux sociaux trop vétustes, des conditions de travail inadaptées à de la main-d’œuvre extérieure, etc. Pour ceux qui voudraient améliorer les conditions d’accueil des salariés, l’autodiagnostic donne accès à des ressources en ligne, voire oriente l’éleveur vers des formations.

La chambre d’agriculture de Bretagne a imaginé cet outil à la suite de la publication, en février 2023, d’une étude de la chambre portant sur « l’impact des conditions de travail sur l’attractivité du métier de salarié en élevage porcin ». Elle a bénéficié d’un financement national, lors d’un appel d’offres de la chambre d’agriculture France. En production porcine, le marché de l’emploi est considéré comme en tension. Un peu plus de deux mois sont nécessaires pour trouver un salarié en production porcine (source Anefa).

Des a priori négatifs

La filière porcine véhicule, en effet, des a priori négatifs : odeurs, chaleur, saleté dans les bâtiments d’élevage, pénibilité du travail, etc. Reposant sur des échanges avec 150 jeunes en formation agricole ayant suivi un stage en élevage porcin dans les douze derniers mois, l’étude a montré que les stagiaires ont retenu comme points positifs le caractère technique et organisé permettant la mise en place d’horaires fixes. Et comme points négatifs la qualité des relations humaines, pas toujours au rendez-vous.

C’est de tout cela que traduit l’autodiagnostic. Il regarde dans le détail « les conditions de vie de travail des salariés : salle de repas, qualité des vestiaires, organisation du travail, équipements présents pour réduire la pénibilité, etc., poursuit Caroline Depoudent. Cependant quand l’ambiance de travail est bonne dans un élevage, les gens vont rester. Sinon, il y aura du turn-over. » Il est prévu que cet outil soit diffusé au plan national auprès des autres chambres. Il devrait être adapté au secteur du bovin-lait dans un second temps.