Tempête Ciaran : de nombreux agriculteurs impactés
Des cultures endommagées par des rafales de vent dépassant les 150 km/h, des semis fortement perturbés par les pluies ; la tempête Ciaran, qui a sévi en France ces derniers jours, a été d’une rare violence, en particulier en Bretagne. Une partie de l’activité agricole dans cette région est aujourd’hui paralysée, laissant présager de lourdes conséquences sur les productions à venir.
Une semaine après le passage de la tempête Ciaran, l’inventaire des dégâts est toujours en cours. Entre les multiples pannes d'électricité, les toitures des bâtiments détériorées, les agriculteurs touchés accusent le coup. « Le Finistère a énormément souffert de cette tempête d’une amplitude rare, quasi du jamais vu ! », explique Adrien Perrot, 30 ans, producteur laitier et porcin dans le nord du département. Sur son exploitation de 90 hectares, les intempéries ont causé des dégâts qu’il estime « entre 25 000 à 30 000 euros. » En Bretagne, les vents violents ont aussi engendré « des problèmes d’approvisionnement en eau, ce qui faisait planer une menace sur la survie de nos animaux », poursuit le JA.
« 38 % de ma production est aujourd’hui inexploitable »
Avec les fêtes de Noël qui arrivent à grands pas, Gwendal Paoli, producteur de champignon en filière longue, a lui aussi subi la tempête de plein fouet. « C’est comme si on m’avait coupé un bras, témoigne le jeune homme, 38 % de ma production est aujourd’hui inexploitable à cause d'un tunnel parti avec la tempête. » Une perte qu’il évalue à près de 40 000 euros.
Pour Gwendal, Adrien et la centaine d’autres agriculteurs touchés, la question est maintenant de savoir quand et comment sera reconnu l’état de catastrophe naturelle. Pour rappel, au lendemain du passage de la tempête Ciaran, le président Emmanuel Macron, s’est rendu à Plougastel-Daoulas dans le Finistère pour constater les dégâts. Le ministère de l’Agriculture, a annoncé, dans un communiqué du 3 novembre, que « des procédures de reconnaissance en calamité agricole pour les pertes de fond, et d’indemnité de solidarité nationale pour les pertes de récoltes seront enclenchées. » Le comité de catastrophe naturelle se réunit le mardi 14 novembre.
Des agriculteurs impactés, mais solidaires
Si les dégâts causés par la tempête ont impacté à la fois matériellement et psychologiquement les agriculteurs, l’esprit de solidarité s’est également manifesté, de quoi donner un peu de baume au cœur. Que ce soit pour colmater les trous béants des bâtiments éventrés ou encore pour consolider les structures qui n’ont pas résisté aux assauts des rafales, bon nombre de JA sont venus prêter main-forte à leurs collègues, mais aussi aux agents des communes impactées, en déblayant par exemple les arbres tombés.
Avec l’expérience de la tempête Ciaran, Adrien prodigue quelques idées afin de limiter les dégâts, à l’avenir. Pour l'agriculteur, « il faut trouver des solutions pour pouvoir se brancher sur le réseau des communes et prévoir aussi des groupes électrogènes ou générateurs d’électricité qui prendront le relais en cas de coupure de courant. »