« Agro J’écoute », un podcast original réalisé par des étudiants de Purpan
Parler d’environnement, d’agriculture et d’agroécologie de manière atypique, c’est le défi relevé par 25 étudiants de l’école d’ingénieurs de Purpan, située à Toulouse. Ils ont eu l’opportunité d'en discuter en prenant le micro de la radio Campus FM Toulouse, avec le soutien de l’Université fédérale de Toulouse et de la Région Occitanie. Le format : neuf podcasts de 30 minutes, diffusés tous les 15 jours, le jeudi à 17 h, sur les ondes de la radio Campus FM (94.0 FM à Toulouse) et sur la chaîne de podcasts Agro J’écoute.
Article écrit par Mathilde Schoemaker et Elisa Cazal
Tous et toutes concernés par les évolutions et les controverses qui touchent le monde agricole, nous avons fait le choix de terminer nos études à l’école d’ingénieurs de PURPAN par la réalisation du parcours « Devenir acteurs de la transition agroécologique ». Par le biais de ce parcours, nous avons eu l’opportunité de rencontrer un grand nombre de personnes, qui ont pour objectif d’améliorer la durabilité de l’agriculture. Avec elles, nous avons pu échanger sur des sujets tels que la gestion des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité, le changement climatique, la difficulté de devenir agriculteur et de transmettre les exploitations agricoles, mais également l’utilisation des produits phytosanitaires, l’usage des nouvelles technologies ou encore le devenir des déchets agricoles. Des sujets complexes qui marqueront encore davantage l’agriculture dans les années à venir, et qui se doivent donc d’être étudiés et discutés. Plutôt que d’apporter toutes ces notions à travers des cours « classiques », l’idée a été de créer des podcasts afin d’amener les étudiants, accompagnés d’experts en la matière, à s’informer sur un sujet en lien avec la transition agroécologique via de la bibliographie et des entretiens puis de le vulgariser à une cible « grand public ».
Prendre la parole grâce aux podcasts Agro J’écoute
Avec l’envie de transmettre nos connaissances, nous nous sommes lancés dans la réalisation de podcasts, sous l’œil bienveillant d’Adeline Bouvard, Sophie Yvon et Simon Giuliano, enseignants-chercheurs à l’école d’ingénieurs de Purpan. Chaque épisode dure environ 30 minutes, et est enregistré en duo ou en trio, accompagné d’une personne impliquée professionnellement dans le sujet. Notre rôle était de trouver un sujet, d’inviter un intervenant, de construire le fil conducteur, de choisir la musique pour la pause musicale et enfin d’enregistrer ce podcast. Pour l’enregistrement, nous avons eu la chance inouïe de pouvoir profiter des locaux de la radio Campus FM Toulouse, et donc d’un vrai studio. Chrono en main, nous avions 30 minutes pour aborder tout ce que l’on souhaitait sur le sujet choisi, avec la personne que nous avions invitée.
Vulgariser pour sensibiliser
Le but ultime de ce projet est de vulgariser des sujets en lien avec notre formation d’ingénieurs agronomes pour sensibiliser le grand public. Le support choisi, le podcast, permet une diffusion facile des idées et des connaissances. La durée de trente minutes et l’intervention de spécialistes extérieurs rendent le support très attractif et facile à écouter.
Comme le choix du sujet est propre à chaque groupe d’étudiants, la palette de thèmes abordés est donc très variée. Des sujets d’actualités, tels que la fast fashion, plus agronomiques comme la dégradation des sols ou encore plus orientés sciences sociales comme l’attribution des termes paysans/agriculteurs. Les étudiants sont véritablement maîtres de leur podcast ! Particulièrement touchés par la problématique abordée, les élèves s’investissent d’autant plus dans la réalisation du podcast.
La création et la diffusion de ce podcast a un réel impact positif sur la transmission d’informations. Le but est d’interroger et de susciter l’intérêt pour des sujets qui, finalement, touchent tout le monde de près ou de loin. L’objectif n’est pas de rentrer dans des détails trop lourds à suivre ou bien de devenir expert du sujet en trente minutes, mais plutôt d’éveiller des questionnements, et de donner envie aux auditeurs de s’informer.
Elisa : « J’ai adoré travailler sur ce projet ! C’est une vraie chance d’avoir pu s’exprimer sur des choses qui nous animent et qui nous tiennent à cœur. Enregistrer une émission dans le studio d’une radio pour transmettre ce que l’on sait et essayer de sensibiliser les gens qui nous écoutent, c’est vraiment quelque chose que l’on n’a pas l’habitude de faire. Mine de rien, c’est un vrai challenge de réussir à parler simplement de choses sur lesquelles nous travaillons quotidiennement ! L’objectif était que chaque personne qui écoute le podcast comprenne clairement ce que nous avons voulu dire et apprenne quelque chose, peu importe que cette personne soit issue du monde agricole ou non. Avec ma camarade Amandine, nous avons choisi de parler de la relation entre l’apiculture et l’agriculture. C’est un sujet auquel nous nous intéressions toutes les deux et sur lequel nous souhaitions en apprendre davantage. Nous souhaitions également lever les a priori qu’ont les gens sur l’effet destructeur de l’agriculture et sensibiliser les auditeurs sur son importance dans la préservation de la biodiversité. Pour cela, nous avons eu la chance d’avoir le témoignage d’une apicultrice, Auréline Burc. »
Mathilde : « C’était vraiment une super expérience, du début à la fin. Déjà, d’avoir la possibilité de choisir des sujets qui nous tiennent à cœur, ça nous responsabilise et nous implique de tout cœur dans le projet. Avec Jean-Roch et Charlotte, on est plutôt partis sur le domaine des sciences sociales avec la question des termes « agriculteur » et « paysan » et le poids de l’histoire qui se cache derrière chacun d’entre eux. On a fait des recherches bibliographiques, mais on a surtout enregistré des témoignages de producteurs pour savoir comment ils se définissaient et pourquoi. On a fait de même avec des consommateurs n’ayant pas forcément de connaissances particulières du monde agricole. C’était super de pouvoir confronter les idées et surtout les diffuser. C’était assez impressionnant d’enregistrer, surtout au début, mais on a adoré. C’était une très belle opportunité pour nous et un exercice très intéressant. »