SIA 2024 : une première journée sous le sceau de la mobilisation
La 60ème édition du SIA a ouvert ses portes samedi 24 février à la porte de Versailles. Une première journée qui restera dans les mémoires pour des milliers de visiteurs comme pour le Président de la République, Emmanuel Macron.
Première journée mouvementée lors de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture (SIA), samedi 24 février. Dès 8h30, des milliers de personnes étaient au rendez-vous devant les grilles de la porte de Versailles. Bravant le froid, mais avec le sourire aux lèvres, tous sont venus soutenir le monde agricole. « Ils ont raison de protester, c’est quand même grâce à eux que nous mangeons », lance une dame alors que des cordons de policiers se massent devant les entrées. « J’ai entendu que nous pourrions rentrer qu’à partir de midi », se désole Stéphane, travailleur dans un foyer en région parisienne.
À 9h30, encore aucun visiteur n’avait foulé les allées de la plus grande ferme de France. À l’intérieur du hall 1 des heurts ont éclaté entre une centaine d’agriculteurs et les forces de l’ordre. Les manifestants étaient très remontés par la venue du Président de la République.
Une visite présidentielle sur font de colère agricole
Peu avant 8 heures, le président de la République est arrivé à la porte de Versailles pour inaugurer la 60e édition du salon, qui doit se terminer le 3 mars. Pour la première fois, le chef de l’État a réuni en début de matinée l’ensemble des organisations syndicales du monde agricole. La raison, nous la connaissons tous, ces responsables ont, à la veille de l’inauguration, décliné le débat habituel organisé par le président.
« Je préfère toujours le dialogue. La confrontation, ça n'a aucun sens, débute le président, face à une dizaine de représentants agricoles. Le dialogue, il peut y avoir des désaccords et des accords, mais au moins, on se cause et on met sur la table ce qu'on peut faire et comment on avance », poursuit-il. « On ne répondra pas en quelques heures à cette crise agricole », assure le président avant l’entame du jeu de questions-réponses. « Elle ne sera pas réglée aujourd'hui ou durant ce salon », poursuit-il. Près de deux heures des débats, le chef de l’État, s’est engagé à les recevoir de nouveau dans trois semaines à l’Élysée.
Au cours de cette journée tendue, Emmanuel Macron a fait plusieurs promesses aux syndicalistes agricoles (cf. encadré). Pendant deux tours d'horloges, appuyé sur une petite table, sa veste de costume tombée, les manches retroussées, le président a écouté les doléances des agriculteurs rassemblés autour de lui. Juste après cette réunion, de manière inattendue, le président a pu trouver un peu de calme pour inaugurer le salon, en coupant le ruban en compagnie d'un groupe de personnalités politiques et des organisateurs du salon.
Le président a ensuite bravé la foule pour rencontrer à la fois les agriculteurs, mais aussi les visiteurs. Il en a profité, lors d’un point presse, pour appeler le monde agricole à ce que « ce salon se passe bien, dans le calme. Car, poursuit-il, c’est un moment de fierté, de reconnaissance et donc il faut que ce salon se passe dans le calme pour l’agriculture française ». C’est un peu après 21 heures que le patron de l’Élysée a pris congé du salon.
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