"L'élevage est le plus beau des métiers"
Jérémy Nebon est le futur éleveur du Gaec familial des Benechons. 150 hectares, qui a vu travailler ses grands-parents, Claude et Maryse Nebon, Sébastien son père, responsable du troupeau de vaches laitières et son oncle Nicolas, arboriculteur. Le jeune éleveur de 20 ans, originaire de Gap dans le département des Hautes Alpes (05) se lancera à son tour.
Pourriez-vous nous présenter votre exploitation ?
La ferme a été fondée par mon arrière-grand-père qui possédait quelques vaches. Plus tard, mon grand-père Claude en a hérité. Il a été le premier à diversifier l'exploitation en compagnie de sa femme avant d’être rejoint par ses fils, mon père et mon oncle, dans les années 2000. Aujourd’hui, ils sont en Gaec tous les quatre et chacun a des missions bien précises. Ces dernières s’articulent autour de la vingtaine d’hectares d’arbres fruitiers et du troupeau de 90 mères charolaises. C’est dans cette chaine de transmission qu’est née ma grande passion pour les animaux. J’adore travailler avec le vivant et principalement avec les vaches.
Pourquoi avoir choisi l’élevage ?
Mon père, d’abord a été le premier à m’orienter sans me dire mot. Tout petit, je l’ai vu se charger de nourrir les vaches, de faire la traite et de veiller à l’entretien des étables. Ensuite, à l’âge de 17 ans j’ai obtenu mon bac professionnel Conduite et gestion d’une exploitation agricole (CGEA) au lycée agricole Les "Emeyères" à Gap. Trop jeune pour intégrer directement la vie professionnelle, j’ai décidé de me diriger vers un BTS production animale en alternance. Cette formation est venue confirmer ma passion pour l’élevage. Elle m’a permis d'acquérir de nouvelles connaissances sur ce que sera mon futur métier. La formation m’a aussi sensibilisé sur les enjeux du métier, comme le rééquilibrage de la ration alimentaire des vaches. Et n'a fait que renforcer ma conviction, l'élevage est le plus beau des métiers.
Parlez-nous de votre apprentissage
J’ai fait mon alternance chez un éleveur qui se trouve à 40 km de la ferme familiale, sur une exploitation de vache allaitante, de race charolaise et de chèvres laitières. Matin et soir, j’assurais la traite des chèvres et en journée je m’occupais des tâches de la ferme. Une formation équidistante entre la théorie et la pratique ; ce que j’apprenais à l’école, je le mettais en pratique sur l’exploitation. Cela m’a permis d’avancer rapidement ! Me former dans une autre exploitation, m’a permis de découvrir des pratiques différentes que je veux mettre en place une fois installé.
Où en êtes-vous dans votre projet d’installation et votre état d'esprit ?
J’envisage de m’installer en janvier 2024 et j’hériterai de la place de ma grand-mère Maryse dans le Gaec. Actuellement, j’ai déjà fait mon stage pré installation de 21 heures à la chambre d’agriculture. Il me reste à compléter par un stage en entreprise d’un mois. Je n’ai pas d’appréhension en ce qui concerne mon installation, une exploitation existante où les associés sont des membres de ma famille, c’est un avantage ! Tout en restant rassuré d’une chose : à quatre, on est convaincu de ne jamais être seul dans les moments compliqués.
Quels sont vos objectifs à court et à long terme ?
Mon objectif est de faire perdurer l’exploitation, de la développer le plus possible pour ensuite gagner ma vie. C’est important pour moi de faire perpétuer cette tradition familiale de génération en génération. Quand viendra le moment de fonder une famille, j’aimerai pouvoir concilier travail et famille. J'espère ensuite que mes futurs enfants prendront la relève.
Comment vos parents ont-ils accueilli l’idée de vous installer avec eux ?
Ils sont fiers, heureux de voir que la passion perdure !
Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes qui voudraient s’installer ?
Je dirai à ces jeunes qui sont issus ou non du monde agricole et qui envisagent de s’installer d’aller à la quête de pratiques différentes.
Qu’est-ce qui motive votre engagement à JA ?
Jeunes Agriculteurs nous fait sortir de nos fermes et nous permet de voir du monde.
C’est un syndicat actif. Ce qui m’anime le plus c’est la convivialité qui existe entre les différents membres, mais aussi avec les participants lors d’événements organisés dans notre canton. Comme lors du salon de l’élevage de Jeunes Agriculteurs Hautes-Alpes. La dernière édition s’est tenue à Gap le 28, 29 et 30 avril 2023. J’ai profité de cette occasion pour échanger avec ceux qui ne sont pas issus du milieu, surtout les jeunes de 20 à 25 ans pour leur faire découvrir la beauté de notre métier.