Le CAF, uni pour soutenir une agriculture durable et compétitive
À moins d’une semaine de l’ouverture du Salon de l’Agriculture (SIA) qui va voir défiler les uns après les autres l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle, les membres du Conseil de l’agriculture française (CAF) se sont réunis pour exposer les enjeux du secteur agricole et leurs attentes vis-à-vis des candidats.
« Nous voulons peser dans cette campagne présidentielle », a déclaré Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, en préambule de la conférence de presse organisée par les membres du Conseil de l’agriculture français (CAF). Et pour cela, l’union fait la force, estiment les membres du CAF qui se retrouvent chaque mardi matin pendant quelques heures afin d’ériger une feuille de route commune.
Des objectifs communs et des intérêts propres
La volonté du CAF est de faire du « salon le plus fréquenté de France un grand moment de communication » a rappelé Mme Lambert. Mais si elles partagent une vision commune, les différentes parties prenantes du CAF ont également chacune leur propre cheval de bataille. Pascal Cormery, vice-président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricole (CNMCCA) a notamment insisté sur l’importance d’améliorer « l’accompagnement du vieillissement pour que les agriculteurs arrivent à la retraite dans de bonnes conditions de santé ». Les cédants sont aussi au cœur des préoccupations des JA qui, par la voix de leur président Samuel Vandaele insistent pour faire de la transmission « l’axe prioritaire de cette année ». « On pourrait imaginer un système de bonus-malus pour inciter les cédants à transmettre leurs exploitations à des jeunes », a ainsi indiqué Samuel Vandaele. Plusieurs dispositifs sont en cours de déploiement pour faciliter ce passage de relai. Le président du syndicat jeune a cité « le droit à l’essai » pour que le jeune puisse « s’essayer dans un entreprise », mais également le parrainage d’un jeune par un cédant « pour créer un lien humain », ou encore l’installation progressive sur cinq ans qui permettrait au jeune, dans un premier temps salarié, de devenir petit à petit chef d’exploitation. Inversement, l'agriculteur qui s’apprête à céder son exploitation pourrait redevenir salarié quelques années avant son départ.
Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), Sébastien Windsor, s’est quant à lui focalisé sur l’accompagnement des agriculteurs en amont de leur installation avec la nécessité d’un « diagnostic à 360° centré sur le projet de l’agriculteur ». Enfin, Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, a souligné l’urgence de « mettre en adéquation l’offre de production et l’évolution des besoins ». Rappelant l’objectif de neutralité carbone du secteur alimentaire à l’horizon 2035, il a déclaré ne pas s’inscrire « dans une logique de décroissance, mais plutôt dans une logique de croissance durable ». Aussi, les priorités seraient de préserver la compétitivité des exploitations et d’augmenter les investissements dédiés aux transitions. « Nous militons pour la mise en place d’un fonds de transition agroécologique », a-t-il précisé.
Le juste prix
Dans un contexte de négociations commerciales tendues, les membres du CAF font front commun pour ne pas se laisser marcher sur les pieds par la grande distribution. Ils souhaitent profiter du Salon de l’agriculture pour sensibiliser les citoyens au juste prix. « Le Salon de l’agriculture c’est aussi un moment incroyable pour expliquer à nos concitoyens ce que l’agriculture fait de bien et pour aller chercher leur consentement à payer une agriculture de qualité » a estimé Sébastien Windsor, à l’heure où seulement 13 % du budget des ménages est dédié à l’alimentation. Les candidats à la présidentielle, quant à eux, sont attendus au tournant au SIA, avant le Grand oral qui aura lieu le 30 mars à Besançon, à la fin du congrès de la FNSEA et à la veille du Grand Débat télévisé prévu le jeudi 31 mars.