JA adopte les « 38 ans » comme nouvelle limite d’âge d’éligibilité de ses élus agriculteurs
À l’occasion de son Université d’Hiver organisée les 30 novembre, 1 et 2 décembre à Angers (Maine-et-Loire), le syndicat jeune a voté un changement majeur dans ses statuts : celui de l’âge d’éligibilité de ses administrateurs, qui passe de 35 à 38 ans. Au travers de cette décision historique, JA souhaite envoyer un signal à tous ceux qui s’installent un peu plus tard en agriculture en leur permettant de s’engager syndicalement.
« Passer l’âge à 38 ans va permettre de capter un public qui arrive plus tard dans la profession et de pouvoir les préparer aux engagements de demain. Le débat de fond en réalité est un débat de société. L’engagement fait partie de la vie. Le nôtre est utile à la défense du métier d’agriculteur. Si on arrive à faire entendre nos revendications encore aujourd’hui, c’est que notre structuration a prouvé sa solidité et son efficacité. À nous désormais de continuer à expliquer ce que veut dire l’engagement, ce que signifie donner de son temps pour défendre notre métier », a réagi Arnaud Gaillot, secrétaire général de JA national à la suite du vote en séance plénière le mercredi 2 décembre.
L’adoption de cette nouvelle limite d’âge marque un tournant historique à JA. Depuis sa création en 1957, le syndicat appliquait les 35 ans comme âge limite pour pouvoir se présenter et prétendre à un poste d’administrateur tant au niveau cantonal que départemental, régional ou national.
« La porte est ouverte. Tous les profils qui partagent les valeurs de JA sont les bienvenus. La démocratie, les échanges dans le respect de chaque opinion en font partie, on l’a encore prouvé lors de cet UH [Université d’Hiver] avec le débat sur l’âge », souligne Arnaud Gaillot.
Qualité des échanges, écoute et respect : maîtres-mots de l’UH 2021
« Ce que je veux garder de ce débat historique, c’est la propreté et la hauteur des échanges. Il y a eu des témoignages forts et des prises de recul de qualité. Cela montre que les personnes de notre réseau ont la tête sur les épaules et sont capables de prendre de la hauteur. Je suis fier », partage, non sans émotion, Pierrick Horel, l’un des cinq secrétaires généraux adjoints qui ont porté la résolution du changement d’âge.
« On ne peut qu’être satisfait du résultat, car on a travaillé sur ce rapport moral avec des tournées régionales, de nombreux déplacements pour écouter ce que le réseau avait à nous dire. C’est historique, l’âge des 35 ans datait de la création de JA », abonde Jérémy Giroud, secrétaire général à JA national.
Parmi les arguments en faveur du recul de l’âge figuraient une meilleure passation des dossiers entre « ancien » et « nouveau », coller à la nouvelle réalité des installations qui tendent à se faire plus tardivement, se rapprocher de la définition du jeune agriculteur au niveau européen (40 ans) ou encore la montée en compétence des responsables qui pourront s’impliquer davantage à chaque échelon de la structure.
L’Université d’Hiver avait cette année pour thématique « La relance syndicale » ou comment identifier de nouveaux leviers pour attirer à la fois toujours plus de jeunes mais aussi les nouveaux profils d’agriculteurs (hors cadre familial, installés plus tardifs, en pluriactivité, ayant des productions moins représentatives) dont le nombre tend à croître.
Le renouvellement : le gène JA par excellence
Si le syndicat a fait du renouvellement des générations en agriculture sa raison d’être, il met un point d’honneur à appliquer ce même principe au cœur de son institution. Ainsi, lors de cet UH, le réseau a également voté la limitation à deux mandats consécutifs à un même échelon pour les postes de président et secrétaire général à partir de l’échelon départemental. « Chez JA, on n’est pas là pour faire carrière. Notre défi est d’aller chercher des jeunes avec des profils différents, investis par exemple dans l’agriculture urbaine ou autre. Ils vont permettre d’apporter beaucoup à JA et à l’agriculture française. On compte sur vous ! Soyons unis pour faire en sorte que nous ayons des installations dignes de ce nom à la hauteur de l’enjeu démographique », a conclu Samuel Vandaele, président des JA.