J-12 avant le Salon de l’Agriculture !
Dans très exactement 12 jours, du 26 février au 6 mars, se tiendra le Salon de l’Agriculture, à Paris Porte de Versailles. Une édition sous le signe des retrouvailles, qui s’annonce aussi grandiose que les précédentes.
À deux semaines de l’ouverture du Salon de l’agriculture (SIA), une conférence de presse s’est tenue pour en détailler les spécificités. Alors que les organisateurs ont rappelé les difficultés majeures liées au contexte sanitaire qui ont accompagné l’organisation de cet événement, une certitude a chassé les quelques doutes qui pouvaient subsister : le Salon aura bien lieu cette année ! « Il était impensable que ce moment de fête populaire très important pour l’ensemble de la profession agricole ne puisse avoir lieu », a réagi le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, présent à la conférence de presse. « Ce sera un vrai SIA avec beaucoup de participants » a quant à lui indiqué le président du Salon Jean-Luc Poulain. Même s’il avoue ne pas « lire dans le marc de café », il espère entre 600 000 et 700 000 visiteurs, soit autant que lors des éditions précédentes. Par ailleurs, en cette année électorale, les différents candidats à la présidentielle viendront très certainement visiter le Salon à tour de rôle à partir du 2e jour – le premier jour étant réservé à la visite du président de la République. « Pour ma part, j’y serai tous les jours », a assuré Julien Denormandie.
Bien entendu, des adaptations auront lieu au regard du contexte sanitaire toujours tendu, a rappelé la directrice du Salon Valérie Le Roy : un pass vaccinal sera demandé systématiquement à l’entrée, une ventilation régulière des halls sera effectuée, et le port du masque sera obligatoire du moins jusqu’au 28 février, date à partir de laquelle le protocole sanitaire sera allégé sur l’ensemble du territoire. « Nous suivrons néanmoins les consignes indiquées par le préfet », a déclaré Valérie Le Roy.
Un public en mutation
Souvenez-vous, en 2020, le Salon avait été écourté de quelques jours en raison de la pandémie de Covid-19 qui commençait. Deux ans de crise sanitaire plus tard, il revient dans un contexte bien différent. La crise sanitaire a agi comme un révélateur de la force de l’agriculture française, qui n’a pas flanché durant toute cette période. Aussi, les Français ont été sensibilisés à d’autres modes de consommation, et certains privilégient désormais les circuits courts. Si Valérie Le Roy constate que « depuis cinq ou six ans le public du Salon est beaucoup plus averti », il risque de l’être encore plus cette année. Cette nouvelle vision de l’agriculture française a été mise en lumière par l’enquête OpinionWay menée en janvier 2022 pour le SIA. Selon cette enquête, 96 % des Français interrogés jugent le travail des agriculteurs indispensable à l’économie du pays, « avec une perception qui transcende les générations, les catégories sociales, et les territoires » a indiqué un porte-parole venu détailler les résultats. « Les plus jeunes semblent tout particulièrement éveillés au travail des agris, puisque 98 % considèrent qu’il est indispensable », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, neuf personnes interrogées sur dix estiment que la contribution de l’agriculture à notre société n’est pas assez reconnue.
De la convivialité et du professionnalisme
Comme les éditions précédentes, ce Salon sera riche en ateliers et en dégustations. L’un des moments très attendus sera aussi le Concours général agricole (CGA), « les Jeux olympiques de l’agriculture », selon Jean-Luc Poulain. Le CGA distinguera des animaux, des produits, des vins, et des pratiques, a indiqué le commissaire général du CGA, Olivier Alleman. « Une médaille gagnée pour un agriculteur, c’est 18 à 40 % de chiffre d’affaires en plus sur son exploitation », a-t-il rappelé. De quoi faire basculer une carrière. Car si le Salon est l’occasion de tisser des liens toujours plus forts entre les producteurs et les citoyens consommateurs, c’est aussi un moment privilégié pour les producteurs de faire valoir leur savoir-faire et leur expertise auprès des différents professionnels du monde agricole. « Plus de 35 000 personnes viennent au Salon pour une motivation professionnelle », a rappelé Valérie Le Roy.
En plus du pôle Agri’Pro, trois autres pôles façonneront le Salon : un pôle Agri’Recrute qui sera un espace dédié à l’emploi et à la formation, un pôle Agri’ 4.0 qui accueillera plus de 60 entreprises innovantes contre seulement cinq en 2016, et un pôle Agri’expo qui mettra en lumière les produits biosourcés et leur utilisation dans le BTP, la mode, les loisirs ou encore l’ameublement.
Peu de distributeurs au Salon
Alors que les négociations commerciales s’achèveront cette année en plein milieu du Salon (le 1er mars), Julien Denormandie a tenu à rappeler qu’il fera tout pour s’assurer de la bonne application de la loi Egalim 2, qu’il qualifie de « loi de régulation ». Et alors que la baisse du pouvoir d’achat était évoquée, il a souhaité éclaircir ce point : « Dans quel monde vit-on si le pouvoir d’achat des Français est financé par le revenu des agriculteurs ? ». Parmi les distributeurs, seul Lidl sera présent au Salon de l’agriculture. Doit-on y voir les conséquences de la loi Egalim 2 et des négociations qui se jouent en ce moment ? « La venue des distributeurs au Salon de l’Agriculture a toujours été fluctuante », a répondu Valérie Le Roy, semblant n’y voir aucun lien.