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Alerte sur le manioc en Guyane

Depuis deux ans, le manioc, aliment de base pour de nombreux habitants de la Guyane, est touché par une maladie mystérieuse.

Le manioc est touché par une maladie depuis deux ans.

Récemment, des scientifiques ont identifié le coupable. Il s’agit d’un champignon d'origine asiatique nommé Ceratobasidium, détecté pour la première fois en Amérique du Sud.
Depuis fin 2022, ce dernier a causé des pertes de production de manioc allant de 30 à 100 % en Guyane, au Brésil et au Suriname. Malgré des analyses et une alerte phytosanitaire en 2023, ce n'est qu'avec l'aide des chercheurs du Centre international d'agronomie tropicale (CIAT), basé en Colombie, que le champignon a été identifié. Cette découverte a été confirmée en juin par les laboratoires du ministère de l'Agriculture française à Nancy.

Un plan d’action en vu

« Le ministère de l’Agriculture est en train de déclarer auprès de l'office européen de protection des végétaux la présence de cette maladie en Guyane, qui est une nouveauté pour le territoire et pour le sous-continent américain », a expliqué à l'AFP Patrice Poncet, directeur de l'environnement à la Direction générale des territoires et de la mer (DGTM).
Un plan d'action, élaboré avec l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), est prévu entre novembre etdécembre 2024 afin de contenir le parasite. Les autorités vont cartographier la maladie et lancer une enquête pour évaluer l'impact sur les productions.
En réponse à la crise, un projet nommé "SaniManioc" a été lancé, début 2024 pour installer des petites serres dans les bassins de production qui permettront d’assainir les boutures de manioc.

Des denrées alimentaires livrées

Les premiers résultats ne seront visibles qu’en 2025. En attendant, les services de l’État vont livrer des colis alimentaires aux populations isolées et ainsi pallier la pénurie.  En effet, le tubercule est primordial pour les communautés bushinenges et amérindiennes de l’intérieur du territoire.
« On fait actuellement le point sur les besoins (...) village par village », a affirmé à l'AFP Florence Ghilbert, secrétaire générale de la préfecture de Guyane.