Les collectivités territoriales s'impliquent pour l'installation
Quatre types de structures territoriales se sont réunies, le 15 juin, pour la journée RGA des Jeunes Agriculteurs Pays de la Loire, afin d'échanger sur l'agriculture et l'installation. Si la région et le département sont bien identifiés comme des acteurs favorisant l'installation, l'EPCI et la commune essayent eux aussi de s'emparer du sujet de l'agriculture et de communiquer dessus auprès de leurs habitants.
Une nouvelle édition après la Journée régionale RGA de 2021
La dernière journée régionale avait eu lieu en 2021 et portait sur les Forums à l’Installation des Jeunes Agriculteurs (Fija). Pour cette édition 2023, les responsables RGA ont décidé de mettre en lumière les différents acteurs des territoires qui œuvrent à des échelons différents et qui n’ont de fait pas les mêmes compétences. Un thème qui fait écho à la Session RGA de cette année, et plus antérieurement au Rapport d’Orientation de 2021.
Les ambassadeurs, des représentants de l'agriculture ligérienne
L’événement a commencé par une remise des prix aux ambassadeurs de l’agriculture ligérienne, gagnants du prix à l’installation dans leur département. Ce concours organisé dans les cinq départements récompense les projets d’agriculteurs récemment installés avec la dotation JA au parcours atypique et au projet innovant. Dans la région entière, c’est plus de 300 candidatures qui ont été comptabilisées. Parmi les lauréats départementaux, on retrouve par exemple Pierre Desmarres, un jeune qui s’est installé après avoir réalisé plusieurs stages à l'international : Canada, Australie, Irlande. Chaque ambassadeur était invité à se présenter au public et à répondre à quelques questions sur son projet. Pour Gwennaelle Roussel, responsable RGA en Mayenne (53), « Nos ambassadeurs ont tous des projets et une expérience de l’agriculture différents. Quand c’est possible, on les fait intervenir dans les écoles, ça intéresse toujours les jeunes ! »
L’après-midi a continué avec une table-ronde réunissant des collectivités territoriales, venus pour parler de leur rôle dans l'installation d'agriculteurs. La région, le département, l'EPCI et la commune étaient représentés.
À chaque échelon sa solution pour attirer vers l'agriculture
Des aides et du financement pour l'installation en région et en département.
« Avec la décentralisation, la région est plus que jamais concernée par l’installation », souligne François Guyot, conseiller régional en charge du dossier installation. Désormais en charge de la DJA, la région a dû travailler conjointement avec les Jeunes Agriculteurs et la Chambre d’Agriculture pour construire la prochaine programmation de la DJA. Dès le 1er janvier 2024, les porteurs de projets pourront faire la demande d’une DJA revalorisée : 20 000 € de montant de base, 15 000 € de modulation élevages et 7 000 € de modulation agriculture biologique.
En Mayenne, le Conseil Départemental a décidé d’aider les installés par du financement au Stage Parrainage, à la certification CREA et aux formations. « C’est grâce aux agriculteurs de notre territoire que nous pouvons retrouver 100 % de viande mayennaise dans la restauration de nos 41 collèges », rapporte Sylvain Rousselet, conseiller départemental.
Valoriser l'agriculture auprès des citoyens dans les communautés et intercommunalités
Régis Lebrun, conseiller délégué à l'agriculture et à l'alimentation de Mauges Communauté, le rapporte, « Pour nourrir nos 120 000 habitants, rien de mieux qu’une alimentation de proximité, locale ». C’est pour atteindre cet objectif et s’emparer plus globalement du sujet de l’agriculture que l’EPCI a créé une « fiche de route de l’agriculture », retraçant des étapes de 2021 jusqu’à l’horizon 2030. A cet effet, un nouveau poste de Chargé de développement en agriculture et alimentation s’est créé au sein de la structure. Ses missions portent sur le développement de PAT et la promotion métier, avec la réalisation pour bientôt d’un dossier sur l’installation. Les Mauges Communauté faisait également partie des EPCI ligériens qui avaient répondu à l'appel à projets lancé en 2021 par la région sur les Territoires Pilotes. L'EPCI s'est donné comme but d'atteindre un taux de renouvellement des chefs d'exploitation de 60 % d'ici 2024, en améliorant les liens et le repérage entre cédant et repreneur.
Pour Pierre Aillerie, maire de la commune de Saint-Michel-et-Chanveaux, « il est important de rappeler que nous sommes une commune rurale, surtout aux néo-ruraux ». La quinzaine de l’agriculture organisée par l’Ombrée d’Anjou est un bon moyen de sensibiliser les enfants au monde agricole grâce à des fermes ouvertes. Cette année, plus de 800 personnes ont participé à l’évènement, parmi lesquels peut-être de futurs installés. « Un record qui montre l’intérêt que chacun porte à l’agriculture ».
Un premier pas vers les EPCI
Le syndicat est souvent amené à travailler avec d'autres acteurs du territoire, mais il y en a bien un avec lequel il est moins familier : les Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI). Dernier arrivé dans la liste des interlocuteurs à rencontrer, les EPCI intimident. Certains n’ayant pas de commission agricole ni même d’élus en lien avec l’agriculture, le dialogue peut paraître de prime à bord compliqué. Guillaume Séchet, responsable RGA en Maine-et-Loire (49), profita de cette journée pour s’adresser à l’EPCI de Mauges Communauté : « Qu’attendez-vous des Jeunes Agriculteurs ? ». « De rester comme vous êtes et de travailler avec nous ! », répondit alors Régis Lebrun. Les JA sont bien légitimes pour travailler avec les EPCI, et c’est grâce à cette journée que les Jeunes Agriculteurs de Maine-et-Loire vont pouvoir commencer à collaborer avec Mauges Communauté.
Retrouvez ici la vidéo des ambassadeurs de l'agriculture ligérienne !